Il y a un peu de Tom Sawyer dans "Pieds nus dans l'aube" et aussi ce parfum si caractéristique des romans initiatiques qui ont un enfant pour narrateur.
Canada, début du XXème siècle, régions sauvages de pleine nature avec quelques bicoques et descendants de colons qui vivent du bois, de la trappe, de la pêche et de la terre. Vaste jardin d'Eden à la sauce "dur-à-cuire" dans lequel le narrateur et ses nombreux camarades et frères et sœurs s'ébattent en se regardant grandir et découvrir.
Je m'aventure à penser que ce roman est en partie autobiographique mais ne connaissant pas du tout Félix Leclerc avant cette lecture, c'est une simple supposition née de l'accent d'authenticité du récit. Vie quotidienne et traditions y sont décrites avec fraîcheur et tendresse, presqu'avec nostalgie. Les personnages sont attachants bien qu'à mon sens ce roman manque de rebondissements et d'aventures - dans le sens sawyeresque du terme. Bref, je me suis un peu ennuyée même si le roman est court. Quand on sent qu'un auteur a mis beaucoup de lui-même dans son œuvre, on a envie d'être davantage marquée que je ne l'aie été. Reste l'hommage criant rendu par Félix Leclerc aux siens et à sa terre natale, un hommage qu'il accentue volontiers sur la figure du père.