Voici un livre dont j'aimerais pouvoir dire que je l'ai adoré. Car tout est louable : l'intention (une histoire de famille complexe, comme elles le sont toutes, mais au fond très simple), les personnages (tous cabossés par la vie, mais finalement assez profonds et vrais, quoique un peu schématiques), le style (de pures pages de poésie et de superbes descriptions de la nature), le choix du lieu, surtout, ce plateau de Millevaches, pour le traiter à la manière du "nature writing" américain. C'est ce que j'ai préféré dans ce roman, l'alternance entre les êtres et la nature, les êtres et les bêtes, le côté rude et abrupt de la vie à la campagne, l'infinitude des grands espaces en comparaison avec la petitesse des soucis humains quotidiens...
J'ai aimé aussi le personnage de Georges, le neveu, auquel je me suis attachée plus qu'aux autres... Par contre, certains personnages, comme Karl, m'ont gênée, car je n'ai pas vraiment compris son utilité... Quant à la fin de vie de Judith... Bon, c'est un peu cousu de fil blanc et simplifié tout cela... Et malheureusement, ces quelques facilités m'ont empêchée d'adorer ce roman, alors que tout en le lisant je me disais "mince, ce que j'aimerais l'adorer !". Étrange... Je regrette aussi les trop nombreuses fautes laissées par l'éditeur, des fautes d'orthographe impardonnables à mon avis !!
Mais surtout, je regrette le manque de profondeur de ce roman, contrairement aux apparences, qui n'en fait pas un texte si marquant que ça à mon avis...