Player One
7.1
Player One

livre de Ernest Cline (2011)

Leçons n°1: flatter l'ego du lecteur

Je suis un "geek" (sans doute) de 22 ans de sexe masculin. Il me semble donc que je fais parti du public visé par ce livre car même si celui-ci vente la culture des 80's (avant ma naissance donc, mais qui a bercé cette enfance). La forme est celle d'un livre Young Adult (histoire d'amour difficile, acceptation de son physique, questions sur les choses de la vie etc.). J'étais donc tout désigné pour l'aimer pourtant qu'elle ne fut pas ma surprise quand j'ai commencé à le lire et que j'ai du me faire violence pour le finir.


Commençons donc vraiment cette critique :
Au début des années 2000 James Halliday invente une nouvelle "console de jeux" qui immerge le joueur dans un univers connecté OASIS. C'est une révolution qui dépasse rapidement le cadre vidéo-ludique, la société ne tourne rapidement plus que grace à OASIS (travail, enseignement, loisirs, tout se passant dans cette univers ). En même temps la crise pétrolière continue et paralyse petit à petit le monde entier. Vers 2030 J.Halliday décède sans héritier en laissant un message vidéo : la personne qui trouvera son Easter-Egg deviendra « son héritier » et le nouveau patron de la société qui gère l'OASIS. Pour trouver cet easter-eg il faudra résoudre des énigmes et trouver 3 clés qui donneront accès à des épreuves concernant la Pop-culture des années 80. Wade un jeune ado américain décide de devenir un Gunther (de Eg Ghunter, Chassoeuf en VF). Je trouve ce pitch de base très intéressant, que va devenir la culturepop actuelle ? Comment va évoluer le monde compte tenus des problèmes que nos sociétés rencontrent actuellement, que ce passe t’il quant une majorité de la population mondiale ce désintéresse du monde réel et donc nie par la même occasion ses problèmes…
Beaucoup de problématiques qui auraient mérités d’êtres exploitées mais qui ne sont là que pour faire joli dans ce livre. C’est là, un des principaux défauts de cet ouvrage : l’auteur semble se rendre compte que son univers aborde des sujets intéressant mais n’essaie à aucun moment de les développer proprement. Toute l’histoire est d’une facilité scénaristique affligeante, les enjeux sont simples, les personnages encore plus (excepté Aech qui pose une des rares bonnes questions du bouquin no spoil). On se retrouve devant l’archétype du film Hollywoodien, sans fond et super manichéen avec pour héros des vrais gentils geek contre les très méchants Corporatistes qui contrôlent le monde. C’est tellement classique dans la construction qu’on finit par anticiper tout les rebondissements que nous propose le récit (j’avais déjà quasiment planifié la fin du livre à peu près 150 pages avant quelle arrive! C’est long 150 pages, très long…). Même la forme est simpliste au possible un gamin de 15 ans aurait pu écrire ce livre.
L’auteur ne semble au final, s’intéresser qu’à une chose dans son livre : Faire le maximum de références à la pop culture. Enfin « références » : ne vous attendez pas à des clins d’œil discrets dans l’intrigue, non ! L’auteur nous vomit un flot continu de référence de manière aussi simple que possible, en nous faisant presque une fiche explicative à chaque œuvre abordée. C’est pas un roman ça, c’est un pu*** de dictionnaire ! J’ai vraiment eu deux impressions en lisant : la première c’est que l’auteur prend son lecteur pour un con. La seconde c’est que le livre n’a aucun fond. E.Cline se contente de reprendre des idées chez chacun de ses auteurs préférés : « un peu de K.Dick ici, un peu de Asimov par là, oh et puis tient du Orwell pour finir Orwell c’est cooool !! »
Vous l’aurez compris je n’ai pas du tout aimé Player one. J’ai eu l’impression de lire le pitch d’un scénario de film d’action hollywoodien sans ambition.
Merde j’ai été tellement déçus, je m’attendais à passer un moment cool. Mais non, rien un néant de facilité scénaristique saupoudré d’une tonne de références culturelles indigeste au possible !

Thymbody
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le 7 févr. 2015

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