Soyons clair et direct, la question n'est pas de savoir s'il faut lire Ready Player One (RPO), mais s'il faut attendre la traduction française. Sorti à la rentrée 2011 aux Etats-Unis, ce livre fait d'ores et déjà l'effet d'une bombe. Certains blogueurs et critiques célèbres vont jusqu'à parler de livre générationnel, aussi marquant que Dune ou le Neuromancien en leur temps.
De quoi ça parle ?
Dans quelques années, le monde n'ira pas mieux. C'est la crise, les amis. En revanche, toute une génération a sauté le pas pour quitter notre dure réalité et basculer dans OASIS, un jeu en réalité virtuelle massivement multi-joueurs. On y fait tout : on y travaille, on y vit, on y meurt.
Mais son créateur, le multimilliardaire James Halliday, décide qu'à sa mort, l'héritier de sa fortune et de son empire sera le gagnant d'une nouvelle et terrible quête.
Du coup, tout ce qui compte comme vrai joueur dans OASIS devient désormais un Gunter, un être obsédé par cette quête et qui consacre sa vie à espérer résoudre les énigmes qui jalonnent la quête. Vous l'avez compris, notre héros est l'un de ces Gunters et le livre raconte, à la première personne façon journal intime, son aventure.
Évidemment la quête est sérieuse, difficile et longue. Mais elle n'est rien comparée à la course contre la montre que les Gunters se livrent contre IOI, une terrifiante société multinationale qui investit tout son argent et son pouvoir, allant jusqu'à tricher et tuer, pour gagner la quête et s'attribuer la direction d'OASIS.
Pourquoi c'est bien ?
Parce que le livre, en bon techno-thriller, est mené tambour battant par l'auteur, Ernest Cline.
Mais aussi parce qu'il est bourré jusqu'à la gueule de références geeks. Et particulièrement, on retrouve de nombreuses références aux années 1980 sur lesquelles, comme beaucoup de geeks, le génial et extravagant défunt, James Halliday, a fait un blocage sentimental et a orienté sa quête.
De plus, et ce n'est pas négligeable, Ready Player One est simple et efficace. Ernest Cline a compris qu'un mot n'est là que parce qu'il est utile, donc il va droit à l'essentiel. Je suis pourtant souvent le premier à me plaindre du manque de descriptions dans un roman : mais est-ce que vous avez vraiment besoin qu'on vous explique ce qu'est un MMORPG ? un film de John Hugues ou de Spielberg ? un Gundam ? un Goonie ? une Delorean ? ou même une partie de Pacman ?
Les références, à part leur côté nostalgique jubilatoire, apportent des images fortes et évocatrices. Il est évident que si vous êtes sensibles aux débuts des jeux vidéo, au cinéma des années 1980 (des Goonies à Tron), vous ne devez pas résister à ce livre.
Et pourquoi pas le film ?
L'adaptation cinématographique semble logique et urgente. Mais les questions de droits des multiples références risquent de poser des problèmes rédhibitoires. Un conseil, avant de lire le livre, (re)voyez War Game et Blade Runner, faites une partie de n'importe quel jeu 8bits (c'était dur, hein ?), tout en écoutant INXS ou Eurythmics.
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