Le récit de Plop est glauque et tout à fait sinistre et on trouvera probablement assez peu d'agrément à sa lecture. Toutefois, l'on peut s'interroger sur ce qui peut amener un auteur, être sensible à priori, à concevoir une telle vision du futur, si désespérée et désespérante. Et à regarder le cours des choses, leurs évolutions rapides sur notre petite planète, on se dit aussi que cette projection du devenir humain et de sa fin annoncée est loin d'être impossible. En effet, une part notable de nos contemporains, et plutôt de ceux qui sont aux commandes de notre néo-société et de sa forme idéologique, (en profitent comme ils disent), se conduisent déjà régulièrement comme des porcs et en occultant systématiquement les causes de l'actuelle débâcle sociétale et écologique. D'autres encore y voient quelque chose d'enviable. Comme Plop, et même s'ils veulent l'ignorer, ils vivent déjà dans la boue de leurs propres esprits; et comble d'absurdité, cela participe à les convaincre qu'ils appartiennent à une élite. En cela le Plop du roman est plus réaliste : il sait qu'il est né dans la boue et est logiquement destiné à y retourner.