Simuler un orgasme pour écourter son viol, est-il est un acte de détresse et de défense ou de consentement ? Voilà la tension que décortique ce joli roman.
C’était une lecture difficile, parsemée, qui plonge son insoutenabilité dans la matière factuelle du récit mais aussi dans la répétions malsaines de ces derniers, et la passivité consciente de la narratrice.
J’ai d’abord plongé dans ce livre comme on plonge dans ces histoires qui nous saisissent dès la première ligne : « La première fois que j’ai posé les yeux sur lui, j’ai éprouvé une terrible pitié ». Tout y est déjà dit, Ciaran n’est que pathétisme et violence, qui travaillant sa victime au corps et à l’usure se satisfait de la souffrance des autres.
Celle qui raconte l’histoire est commune dans son récit de violence, dans son rapport au corps, à la vie, à l’existence en elle-même, etc. Elle projette sa singularité au service d’une expérience commune - profondément douloureuse, pathétique.
Je retiens de ce livre de nombreuses phrases car il s’agit là d’un livre qui fait preuve d’une grande prouesse stylistique. Seulement, j’ai eu le malheur de le trouver longuet. Je dis « malheur » car j’aurais aimé ne pas porté ce jugement sur un récit de violence qui justement s’incarne et s’intensifie par sa redondance, son insoutenabilité dans la longueur et le recyclage de ce qui fait mal.