Voilà un livre que je n’ai jamais su oublier. Il vit avec moi, c’est une sorte de compagnie fictive qui nous aide à tenir debout et droit. J'aurais bien voulu donner un autre titre à cette critique mais ce serait voler le trop beau nom de ce livre déjà existant.

« Il est des hommes qui se perdront toujours » Voilà que tout est dit voir prédit.


Alors que ce livre raconte la lutte de Karel à fuire son origine sociale, cette poisse populaire qui pourrit son ADN, nous savons, nous lecteur, par son titre, qu’en réalité Karel restera un être perdu en dépit de ses volontés de changer.


C’est un livre qui met en exergue et au cœur de son tableau populaire l’idée d’un déterminisme sociale. Il présuppose que la nature humaine n’est pas interchangeable, nous revenons constamment à notre condition et à notre éducation de merde si on a eu une.


Ce qui est plus dur dans cette lecture c’est d’être dans le secret d’un échec que le personnage croit éviter. On sait tous qu’il va s’écraser, alors que lui pense seulement prendre le début de son envol. Et c’est encore plus douloureux que de le lire, d’apprendre les étapes par lesquelles il a dû passer enfant : son quotidien de merde, son frère handicapé trop fragile pour lui aussi être sauvé, sa mère qui fait faillir son rôle au profit d’un père inexistant et surtout violent, une copine gitane qu’on à aimé un jour et qu’on se force de continuer à supporter, des relations sexuelles trop brutales, trop franches pour un jour nous donner une connaissance de la sensibilité de ce monde.


Je me rappelle encore de cette scène cru avec cette dame plus âgée que lui. De cette description sexuelle et brutale à la limite de l’écœurement (dans sa description) fait poils, de bourlets, de transpiration, de crasse… un sexe d’opportunité et bien plus que de sincérité.


Karel est un personnage qui vit continuellement avec moi depuis que j’ai ouvert ce livre. J’en ai lu des livres dans ma vie, je n’ai jamais été forte pour retenir les intrigues, les auteurs et encore moins les personnages, c’est vrai ; c’est ma fatalité. Seulement, quand on me demande : quel est ton livre préféré ? Je deviens capable de citer à la perfection le titre, l’auteur, l’intrigue, les personnages de ce roman noir. Pour dire à quel point il m’a marqué même 3 ans après.

amezigue
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le 19 nov. 2023

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