Traversé par de véritables élans cinématographiques, ce livre , tout en cherchant une vérité, notamment par sa description acide, âpre, frontale mais jamais trash ou trop obscène, de la misère sociale des quartiers Nord de Marseille, ne perd jamais sa puissance fictionnelle et happe d'emblée son lecteur grâce à une construction qui mélange habilement petits instants et grands moments, avec fluidité, élégance et remarquable puissance introspective.
En rythmant son ouvrage, et c'est original, par une bande-originale comme un personnage à part entière, et prenant un cliché vivace d'une époque révolue (les années 90 et l'arrivée sur le 3ème millénaire), Rebecca Lighieri délivre avec ce Il est des hommes qui se perdront toujours un roman dense, qui, malgré certaines facilités scénaristiques (les passages qui concernent le personnage de Gabrielle notamment) et d'inutiles répétitions, est continuellement passionnant, prenant, animé, glaçant, violent, émouvant, subtil, et ce jusqu'à ses dernières lignes.
En bonus, pour les abonnés à Spotify, voici le lien de la playlist de tous les morceaux cités dans le livre, conçue par la maison d'édition P.O.L. : https://open.spotify.com/playlist/1OugR7Fg3iGF2GWLXCYXuS?si=nFEOFObGSP2O9EB-5pKiqg