[Critique obsolète]
André Chénier, poète (malheureusement ?) méconnu du grand public, peut-être tombé à la mauvaise époque (fin du XVIIIe), est pourtant un des principaux représentants de la poésie de son siècle. Son oeuvre poétique est divisée en parties, lesquelles sont intitulées : Bucoliques, Elégies, Epigrammes, Les Amours, l'Invention, Epîtres, Hymnes, Odes, Iambes. Parties plutôt évocatrices et claires.
Chénier a tout du poète classique : longs poèmes mythiques, amoureux, lyriques à souhait, élégiaques, tous écrits en alexandrins ou presque, parfois engagés et souvent emphatiques.
Un exemple de vers typique (mais très beau) :
"Oh ! puisse le ciseau qui doit trancher mes jours
Sur le sein d'une belle en arrêter le cours !"
Détaillons un petit peu le contenu :
-les Bucoliques sont de longs poèmes mythiques consacrés à telle ou telle personnalité divine antique, avec en plus quelques dialogues poétiques amoureux
-les Elégies sont aussi de longs poèmes élégiaques antiques, sur les thèmes de la liberté, de l'amour, de la mort...
-les Epigrammes sont de courts poèmes amoureux antiques
-les Amours sont de longs poèmes amoureux lyriques et tragiques, qui se suivent et forment une seule et même histoire (celle du poète sans doute)
-l'Invention est un très long poème antique sur la création et la poésie
-les Epîtres sont de longs poèmes dédiés à des personnages historiques contemporains à l'auteur
-les Hymnes sont comme leur nom l'indique des hymnes (l'un à la justice, l'autre aux Suisses (?))
-les Odes sont également des odes (eh oui) à la liberté, à la justice, à des gens, à Versailles aussi
-les Iambes sont de longs poèmes lyriques alternant alexandrins et octosyllabes
Comment ? Vous trouvez que ça se répète ?
Ah bah c'est exactement le reproche que je fais à Chénier. C'est magnifique tant dans la forme que dans le contenu, irréprochable, parfait, absolument représentatif de la poésie classique... Mais ça se répète, c'est lent, bref, reproche tout aussi classique que je fais à la poésie. Trop de perfection donne juste envie de se cogner la tête contre les murs. C'est ce genre d'écrits qu'il ne faut lire que par bribes par crainte de l'indigestion.