Avant la lecture de « Porcelain », je connaissais de Moby un des premiers hits grand public de l'acid-house du début des années 90 ("Go") et les musiques de publicités de voitures extraites de son album "Play" à la fin de cette même décennie. J’avais une image un peu lisse du personnage, je savais qu'il était végétarien (vegan en fait) et qu'il était chauve… ça ne fait pas de moi un fan; pourtant j'ai lu avec un très grand plaisir « Porcelain » ce week-end sans pouvoir m’arrêter.
Il n’est pas nécessaire d’être amateur de Moby ou de techno pour apprécier le livre. Porcelain retrace l’ascension et la chute d’un dj dans le New York ravagé par le crack de la fin des années 80 début des années 90. On suit l’évolution de l’extra-terrestre Moby. D’abord jeune Chrétien fauché, Straight-edge, Vegan qui vit dans des squats. Sa lente ascension dans l’underground New-Yorkais, il mixe d’abord dans des petits clubs, des mariages, (et même des partouzes) puis finalement dans de gros festivals à travers le monde. Il évoque ses rencontres avec Madonna, Patty Smith, Jeff Buckley, Nina Hagen ou David Bowie avec qui il discute d’immobilier, les hôtels sordides en tournée, les raves perdues dans la campagne anglaise… Mais le succès ne dure que quelques années et Moby l’abstinent sombre dans l’alcool et une sexualité débridée.
Le récit du descendant d’Herman Melville est plein d’autodérision et de distance, et je le recommande à tous les lecteurs qui s’intéressent un peu au monde de la musique et à New York.