Porcelaine sous les ruines est typiquement le genre de livre où je ne sais pas trop quoi en penser après l'avoir lu. Pour tout dire, ça doit bien être la 3ème fois que je change ma note et toujours pour la baisser.
Pourtant, je savais à quoi m'attendre en lisant ce livre : de la romantasy, un enemies to lovers, bref de la romance pur et dur. Oui mais tout de même. Lorsqu'on lit le résumé ce n'est pas exactement cela qu'on nous vend et quand on débute les premiers chapitres c'est d'ailleurs pas forcément à de la romance que l'on pense. On pourrait presque dire que j'ai entamé ce livre en ne m'attendant à rien de très spécifique, chargeant Ada Vivalda de me surprendre. Et effectivement, j'ai été surprise.
On commence l'histoire aux côtés de l'héroïne : Alba, une Génie bannie sur Terre après avoir accordé trop de vœux aux êtres humains. Cela fait des siècles qu'elle arpente le monde terrestre : on nous dit qu'elle a vu l'extinction de plusieurs espèces animales, qu'elle est aux côtés de la même famille depuis un certain temps (au point où tout le monde l'appelle "ma tante" pour aller plus vite) bref, elle a un certain bagage. D'autant plus que Alba est une femme forte et déterminée à protéger son archipel d'Hibernia. Oui mais voilà que l'archipel voisin, Cymru, montre les crocs quant au devenir d'Hibernia et envoie à sa rencontre un jeune conseiller fort séduisant : Lethan Alcor.
Et c'est là où toutes les critiques que j'ai lu ne sont pas d'accord. Est-ce que la manière dont est décrit ce charmant monsieur et leur idylle amoureuse fait rêver, nous entraîne avec eux dans l'histoire et donne envie de lire la suite ?
Eh bien, pas forcément. Plutôt oui si on évite de trop réfléchir au comportement assez problématique de Lethan, qui dit de lui-même qu'il n'a pas l'habitude qu'on lui dise non et qui n'a qu'une envie c'est de mettre à genoux Alba et de la dominer physiquement (dit à plusieurs reprises dans le récit). Bref, lorsqu'on est à la place de l'héroïne, on a ainsi un homme qui montre qu'il est plus grand et plus fort qu'elle, qu'il n'apprécie pas le fait qu'elle lui résiste et qui lui annonce qu'il fera en sorte de se faire une place dans son archipel voir qui sous entend qu'il n'aura aucun problème à lui voler tout ce qui lui appartient.
On est d'accord, on a eu mieux comme intrigue amoureuse. Et c'est d'ailleurs à cause de leur relation, qui prend de plus en plus de place dans le récit, que j'ai eu du mal à ne pas rouler des yeux à la lecture. Un "enemies to lovers" est censé être, pour moi en tout cas, une histoire où les deux parties sont grosso modo égales en terme de pouvoir et de respect, et là on y est loin. On a droit à une femme qui n'a qu'une envie c'est que cet homme menaçant parte et soudainement on doit croire que c'est l'amour de sa vie mais qu'elle ne l'avait pas compris jusqu'à présent. Moui.
Encore pire, et là on m'a perdu, c'est la Grande Révélation.
Comment ça en fait tous les deux sont des Génies exclus sur Terre et le second ne se souvient même plus de ce qu'il cherchait (sa femme) et n'arrive même plus à se souvenir des traits de ce qui est cher à son coeur (sa femme) et comment ça, c'est normal, c'est logique c'est parce qu'elle (sa femme) avait un tout autre physique en tant que génie ?
A quoi ça sert l'intrigue puisque de toute manière l'amnésie est là ? Je n'ai pas beaucoup apprécié la fin du livre même si c'est logique que ça finisse en nuages roses et en lâché de colombes.
Malheureusement je n'ai pas été convaincu par l'histoire que nous offre Ada Vivalda et je ne pense pas que j'en lirais d'autres d'elle. Je mets quand même la moyenne puisque j'aurais probablement adoré lire ce genre de livres avec 10 ans de moins.