A la fin du 19ème siècle, Isabelle Archer, une jeune américaine, visite l'Angleterre accompagnée de sa tante. Son caractère pétillant et sa sincérité désarmante séduisent plusieurs jeunes hommes, qu'elles commencent par éconduire, soucieuse de préserver sa liberté.
Le livre impressionne avec plus de de 600 pages imprimés en crottes de mouche. Henry James nous livre, selon beaucoup, son meilleur roman. Je ne connaissais de lui que son astucieuse nouvelle Le Motif dans le tapis.
Les gens ont raison, j'ai bu le livre comme du petit lait. Le chapitrage resserré incite à la dégustation. L'auteur prend le temps de décrire ses personnages avec finesse, détaillant leur façon de penser, sans omettre leurs faiblesses et les erreurs qu'ils commettent. En apparence léger, le roman fait preuve d'une profondeur subtile. L'intrigue s'achemine lentement mais sûrement vers un dénouement que l'on craint, et qui, au-delà des secrets révélés, dépeint une fin amère, sans pour autant sombrer dans le lyrisme, aux accents étrangement modernes.
Je retiendrai d'Henry James des ellipses sans embarras, un style ample et fluide, des suggestions toutes britanniques qui affolent le lecteur imaginatif et l'histoire d'Isabelle qui voulait le monde et qui se heurta au réel.