Un très court roman (une novella pour reprendre le terme anglo-saxon) que ce Poumon vert.
Le texte est très empreint d'exotisme et m'a pas mal fait penser à du Jack Vance dans sa manière de poser son monde comme s'il "allait de soi" et de plonger son lecteur dedans sans préambules ni explications.
Nous voilà donc plongé dans un monde (la planète Habana) devenu quasiment exclusivement féminin (plus de problèmes de genre !), auprès de Jalila, jeune fille de 12 ans qui est à un tournant de sa vie, à plus d'un titre. En compagnie de ses trois mères (mange ça Civitas !) elle a quitté sa montagne natale pour aller s'établir dans une ville côtière.
Découverte de nouvelles terres, de nouvelles cultures et espèces, et même de nouveau genre puisque la ville abrite deux hommes, sont donc au programme pour l'adolescente, qui va aussi découvrir l'amour et les premiers questionnements intimes de sa jeune vie.
Le récit est assez prenant, mais aussi bien mystérieux puisque Ian R. Mac Leod se refuse à trop en dire sur les mondes colonisées ou les voyages spatiaux pourtant omniprésents dans le récit. Vu qu'il s'agit avant tout d'un parcours initiatique, tout cela n'est pas bien gênant.
L'écriture très fine et très juste de MacLeod compense de toute façon amplement ce léger défaut. Le personnage de Jalila est touchant, tantôt naïf, tantôt agaçant bref, vivant. Au fil de ces quelques pages, son univers et sa vie vont changer plusieurs fois, jusqu'à ce qu'elle trouve enfin la place et le rôle qui lui reviennent.
Un beau texte sur le passage à l'âge adulte, presque un conte philosophique finalement.