C'est agaçant cette sensation d'être passé à côté d'un roman.
Je sens bien que Modiano essaie de me dire quelque chose, d'envoyer des signaux au travers cette amnésie partielle qui fond au fil des pages. Que ce Jean Daragne - à qui reviennent subitement des pans de son histoire grâce à un couple dont on ne sait pas s'il appartient au présent ou s'il est l'apparition fantasmée d'un couple de son passé - a un message à me délivrer... Mais non. Je n'y arrive pas.
Je n'ai pris de plaisir ni à la lecture de cette écriture modianesque que je découvre et que j'imaginais plus flamboyante, ni à mes tentatives de décryptage de ce récit qui m'a laissé indifférent jusqu'au bout.
Même l'idée que Modiano ait volontairement souhaité perdre le lecteur pour mieux lui faire ressentir l'impuissance de Daragne et ses transcendances lorsqu'un souvenir lui revient me paraît improbable tant son orchestration serait, dans ce cas, terriblement mal exécutée et son effet manqué.