Lecture agonisante...
Sans pour autant avoir adoré tous ses livres, je suis un fidèle de Laurent Gaudé depuis La Mort du Roi Tsongor (qui reste sans doute à ce jour mon roman préféré). Aussi, lorsque j’ai lu un peu...
Par
le 18 déc. 2012
4 j'aime
1
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Je gage que Laurent Gaudé a le goût du risque. Après tout je crois que la littérature est plus et moins en même temps qu'une mise en risque vitale.
Dans ce nouvel opuscule (185 p.) Laurent Gaudé prend trois paris, à voir s'il les relève :
Pari n°1 : "Alexandre est mort". Là, ça va, il n'a pas parié gros. "Alexandre est mort, et son fantôme parcourt le monde et entraîne ses proches jusqu'à l'infini, au-delà de l'Hindus, dans la mort et l'après-mort, pour mourir anonymement....Oui, anonymement. ". Là, c'est plus risqué dira-t-on.
Pari n°2 : La polyphonie. De courts chapitres certes, mais entrecoupés de paragraphes dont chacun correspond à une voix. Autant dire qu'au début, l'on est un peu sourd à l'ambiance, aux personnages, et que ceux-ci émergent peu à peu. C'est donc sûrement un effet non-voulu que l'on applaudisse intérieurement d'assister à la révélation d'une voix, d'un destin, celui d'une des amantes amères d'Alexandre. Autant le dire, c'est elle qui prend vite au yeux d'un lecteur blasé l'importance centrale de l'histoire, tandis que le Grand Conquérant et ses compagnons belliqueux se perdent un peu dans les brumes de la non-histoire.
Pari n°3 : Le style. Ni l'Histoire, ni la légende, Gaudé parie sur la fable fantastique. Phrases courtes, peu de descriptions. Peu d'action directe. Des monologues intérieurs. Et enfin un final - un baroud d'honneur - tout juste ridicule, comme un Hollywood joué de mauvaise grâce par des fantômes. Étrange ce nouveau roman de Laurent Gaudé.
Créée
le 12 nov. 2012
Critique lue 536 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Pour seul cortège
Sans pour autant avoir adoré tous ses livres, je suis un fidèle de Laurent Gaudé depuis La Mort du Roi Tsongor (qui reste sans doute à ce jour mon roman préféré). Aussi, lorsque j’ai lu un peu...
Par
le 18 déc. 2012
4 j'aime
1
Grâce à une écriture précise et fluide, Laurent Gaudé reconstitue la figure d'Alexandre, la transcende, l'apprivoise. Une oeuvre grandiose où se côtoient guerriers, reines et peuple des morts. Une...
le 15 sept. 2013
3 j'aime
Je gage que Laurent Gaudé a le goût du risque. Après tout je crois que la littérature est plus et moins en même temps qu'une mise en risque vitale. Dans ce nouvel opuscule (185 p.) Laurent Gaudé...
Par
le 12 nov. 2012
2 j'aime
Du même critique
Il faut d’abord jeter un sort à la bibliomancie facile qui évoque les figures de Gracq, du Jünger des Falaises de marbre ou du surréalisme comme pour expliquer la charge de pierre tentaculaire et...
Par
le 24 juil. 2015
38 j'aime
9
L'encyclopédie des nuisances a republié ce livre de 1956, jamais publié en français. "L'encyclopédie des nuisances" a bien choisi un texte qui lui correspondait car pour sûr le texte se veut...
Par
le 8 déc. 2013
34 j'aime
C’est le livre-recueil de Blanchot-Caron. Pour des générations Blanchot reste un passeur incomparable chez ces étranges morts-vivants que sont les écrivains (des gens présents s’absentant par...
Par
le 25 août 2012
32 j'aime
7