J’ai lu la dernière phrase de la 4ème de couverture et je me suis dit que j’allais probablement détester la fin de ce livre : « As Macy ventures out of her shell, she begins to wonder, is it really better to be safe than sorry ? ». Parce que ça semble clair que la réponse sera « non », et moi je pense vraiment que « it is better to be safe than sorry », je commençais vraiment à me dire que j’adorais cette expression (autant que je déteste l’expression « come out of your shell ») quand j’ai réalisé que en français ça doit être « mieux vaut prévenir que guérir » et que ce n’est pas très joli, même si j’apprécie toujours le sens, la connotation médicale gâche un peu le tout. Quoi qu’il en soit, je me suis sentie concernée par ce livre, genre extrêmement concernée par le besoin de sécurité (6) et de perfection (1). Alors oui je me suis dit que je n’allais pas apprécier la leçon.
Ce livre est bien fait, je ne peux rien dire. J’ai presque été convaincue. Quand sa sœur explique que sa crise d’adolescence lui a été bénéfique, que ça a été un passage nécessaire pour elle, je n’ai aucun doute je la crois c’est très bien. Mais je suis juste persuadée que ce n’est pas le cas pour tout le monde, qu’on a pas tous besoin de s’amuser de cette façon,… Et si Macy aime la sécurité et a une personnalité « lisse », c’est très bien pour elle, qu’on la laisse tranquille, qu’on la laisse être elle-même au lieu de lui dire que ce n’est pas sain ! Sauf que bon, on finit par comprendre que si elle est comme ça c’est parce qu’elle est un peu traumatisée par ce qui est arrivé à son père, et que la façon dont sa mère s’est comportée suite à ça n’a rien arrangé,… “It’s not about being perfect, really. It’s about… I don’t know. Being in control. […] it was like everything felt really shaky, you know ? And trying to be the best I could be, it gave me something to focus on. If I could just do everything right, then I was safe.” Et à partir du moment où Elle éprouve le besoin d’autre chose, je ne vois pas le problème. Mais si c’était sa vraie personnalité, ce serait une autre histoire non ? “But I just worry about you. I feel like you’re missing out on something you won’t be able to get back later […]. Just because she’s not out drinking beer at two in the morning doesn’t mean she isn’t living a full life.” Je pense juste qu’il ne devrait pas y avoir de standard, que chacun devrait être libre d’être lui-même (4).
Et puis mince j’adore Jason, pourquoi ils n’ont pas fait l’histoire sur lui plutôt ? Ca aurait été encore plus intéressant. Il n’a vécu aucun traumatisme lui, alors hein pourquoi il est comme il est à votre avis ? Est-ce qu’il devrait se soigner ? Ou peut être que c’est juste un adorable INTJ… “And if I were you, I’d be glad to be rid of him. Because anyone that can make you feel that bad about yourself is toxic, you know ? […]what you deserve is a guy who adores you for what you are. Who doesn’t see you as a project, but a prize. You know ?” Je suis d’accord leur relation n’était pas particulièrement saine. Je veux dire elle devait pas se sentir mal à l’aise, se sentir inférieure, pas à la hauteur de ses attentes. Et lui il aurait eu besoin de quelqu’un qui le comprenne, et qui ne s’exaspère pas de sa façon irritante de tout rationnaliser, mais lui permette de se connecter avec ses propres sentiments. Je vois pas ce qu’il trouvait en elle en fait, je veux dire ok elle remplissait bien le rôle de la petite amie parfaite mais niveau connexion spirituelle c’était pas trop ça. Et puis bon hein je n’ai rien contre son nouveau copain ; je veux dire le côté bad boy c’est pas trop ça, mais leur jeu de la vérité c’est super bien, et la sincérité et pouvoir être soi même sans peur d’être jugé ça c’est un bon fondement.
Etrange coïncidence que je sois tombée sur ce livre juste l’été où je m’étais dit que j’allais devoir travailler sur moi-même pour essayer de ne plus être aussi paralysée par la peur de l’échec, de faire les choses mal, un absurde besoin de perfection au bout du compte (mais non, je t’aime petit 1). Moi j’adore la citation “il n’y a que ceux qui n’essayent pas qui n’échouent pas”, sauf que ce que j’en déduis c’est « si tu ne veux pas échouer, n’essaye pas ». Alors au bout du compte, je pense toujours qu’il vaut mieux prévenir que guérir, et que tout le monde n’a pas besoin de se rebeller et de vivre des expériences chaotiques ou de rechercher l’aventure, mais je travaille sur le fait de relativiser les erreurs et d’apprendre à accepter la part d’imprévus que contient la vie. Alors, sans être convaincue de quoi que ce soit ou changer mon avis ou ma façon d’être, je peux apprécier et tirer profit de quelques citations : “But if everything was always smooth and perfect […] you’d get used to that, you know ? You have to have a little bit of disorganization now and then. Otherwise, you’ll never really enjoy I when things go right.” / “It’s just that… I just think that some things are meant to be broken. Imperfect. Chaotic. It’s the universe’s way of providing contrast, you know ? There have to be a few holes in the roads.” / “You’re just setting yourself up to fail, because you’ll never get everything perfect.” “Says who ?” He just looked at me. “The world,” he said, gesturing all around us, as if this party, this deck encompassed it all. “The universe. There’s just no way. And why would you want everything to be perfect, anyway ?” / “but what’s crucial is how the medium spells out the concept. Angels, by definition, are supposed to be perfect. So by building them out of rusty pieces, and discards and scraps, the artist is making a statement about the fallibility of even the most ideal creatures.” […] “I had no idea. I just couldn’t afford new materials when I started.”