Disclamer : Bon, je m'excuse, je l'ai lu il y a un petit moment ce livre là, mais je n'avais pas trouvé le temps, ni la motivation, d'en faire une critique construite à l'époque... Je m'y atèle aujourd'hui (car pour une raison obscure que seul mon psy pourra éclaircir, je me suis lancé il y a peu comme défi de pondre une foutue critique pour chaque foutue œuvre que je me coltinerais ; oui, c'est débile car parfois on a rien à dire et de tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent, mais que voulez-vous ; quand on est con, on est con...), toutefois, ma lecture n'étant plus de toute première fraicheur, je ferais donc ça au doigt mouillé...

Déjà, première chose à savoir, il s'agit d'un livre Américain, écrit par un Américain, sur des Américains, pour des Américains.

Je le précise, non pas parce que ça en ferait un ouvrage sans intérêt pour un public Français/Francophone (au contraire, Sun Tzu a bien précisé qu'il fallait connaitre son Ennemi autant que soit même^^), mais parce que le titre peut s'avérer trompeur et faire penser qu'on va parler de la scène politique hexagonale, alors que pas du tout. Une traduction du type "Pourquoi les riches votent Démocrates" aurait été beaucoup moins trompeuse (et beaucoup moins vendeuse aussi j'imagine, ceci expliquant peut être cela, mais bref).


Nous sommes donc fasse à un Essai Politique qui va tenter d'analyser pourquoi et comment le Parti Démocrate a basculé d'une position "socialisante" (durant le New Deal notamment) à une position élitiste, technocratique, "néo-libérale" (dans le sens Français du terme) et méprisante vis à vis de la "plèbe" en général.

Surtout, le cœur de la problématique, c'est comment et pourquoi il a bazardé à la poubelle toutes ses velléités de réformes économiques allant peu ou prou dans le sens d'une redistribution des richesses, pour se vautrer avec cynisme dans l'adoration sans bornes de l'"hyperclasse" et de ce que le livre désigne sous le terme de "professionnel" (en gros, les sachant sur-diplômé).

On a donc tout un cheminement, qui part grosso merdo de Roosevelt pour aller grosso merdo à Barack (et avec bien sûr un passage obligé sur le phénomène Trump qui n'est jamais que la conséquence logique de tout ce bordel). Avec tout un historique des trahisons, renoncements et autres sorties de route du clan Démocrate.


C'est plutôt intéressant, emplis d'anecdotes truculentes (quoique ce mot veuille dire) et c'est je trouve une assez bonne critique de la "Doxa" actuelle et de ce que Begaudeau appellerait la "Bourgeoisie cool" (et c'est quelque part assez rassurant de voir qu'aux US aussi, il existe des critiques construites et socialement marquée de cette tendance).

Le livre est donc un constat assez amère d'une situation chaotique, qui face à cette dérive du parti Démocrate, laisse l'Amérique face à un dilemme assez insoluble, avec d'un côté le parti Républicain qui se vautre de plus en plus dans une sorte d'outrance permanente, de provocation et d'auto-caricature et de l'autre les Démocrates, qui derrière les sourires de façade et un discours à première vue plus réfléchi et policé, couve un mépris confinant à la haine pour tout ce qui est vaguement populo et contribue sciemment à l'écrasement des "looser", par les "winner" de la Mondialisation joyeuse (sans même parler des guerres Impérialistes, sur lequel le livre est un peu trop discret à mon gout, mais bon)...

Une situation désespérée pour le malheureux citoyen Américain qui se retrouve pris au piège entre Charybde et Scylla, ou, comme le disait plus prosaïquement la Série South Park, forcé de choisir entre la poire à lavement ou le sandwich au caca (parce qu'on a des relous qui osent se plaindre en France qu'il y ai -pour le moment- plus d'une dizaine de candidats à l'élection reine, mais faut rappeler que tout merdique que soit le champ politique dans notre pays, bin le bi-partisme à l'Américaine, c'est quand même encore sacrément plus pourri comme mode).



Un livre intéressant donc, qui dresse un constat sur lequel je n'ai pas grand chose à redire, mais qui, si je devais pinailler un brin, pêche un peu à mon sens par le manque de pistes de solutions apportées et par un côté assez répétitif à la longue. Bref, ça se lit bien, c'est intéressant et ça tape sur l'Oligarchie Atlantiste (sans la désigner clairement ainsi hein, mais c'est bien d'elle qu'il s'agit derrière les périphrases) ce qui ne peut que me caresser dans le sens du poil. Mais rien de bien extraordinaire non plus. Rien qui va chambouler ma vision du monde quoi...

Broutchlague
7
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Créée

le 9 févr. 2024

Modifiée

le 12 févr. 2024

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Broutchlague

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