Et revoilà mon pote Isaac. Après avoir atteint la fin chronologique de son « histoire du futur », Asimov a cédé à l’appel de ses fans et de son éditeur qui le suppliaient de compléter son épopée. En 1988 est donc né le bien nommé Prélude à Fondation, qui fait donc office de… prélude… au cycle de Fondation. Voilà voilà.

Prélude à Fondation s’attaque aux premiers pas de ce qui constitue la base du cycle : la « psychohistoire ». Développée par le mathématicien Hari Seldon, cette méthode lui permettra de prévoir la chute de l’Empire et de concevoir un moyen d’éviter des millénaires de troubles à travers toute la Galaxie. Au début du livre, il ne s’agit que d’une théorie, jugée inapplicable par son inventeur, qu’il expose à l’occasion d’un congrès sur la planète Trantor, ville-planète et capitale de l’Empire. Il y est remarqué par diverses personnes, à commencer par l’Empereur qui voit dans cette théorie un intéressant outil de manipulation des masses, mais aussi par Chester Hummin. Ce dernier est tellement convaincu par le potentiel de la psychohistoire qu’il décide de protéger Seldon des convoitises et de l’emmener en lieu sûr. Pour ce faire, il le confie à son assistante Dors Venabili, chargée de l’aider à rendre sa théorie applicable.

Dans la lignée des deux derniers épisodes du cycle de Fondation, en un peu plus court, ce prélude ne surprend pas vraiment au niveau du style : les personnages blablatent beaucoup, tirent des conclusions et agissent en conséquence. Toutefois, il s’éloigne du space opera en se concentrant sur l’exploration de Trantor, nous permettant d’en savoir plus sur cette planète entièrement urbanisée. Au fil de leurs pérégrinations, Seldon et Venabili s’interrogent sur l’origine des différences culturelles d’un secteur à l’autre de la capitale et des pressions sociales parfois absurdes qui animent ses habitants. Du coup, ils s’attirent évidemment toutes sortes d’ennuis tandis qu’ils cherchent un moyen de faire progresser la psychohistoire en commettant quelques hérésies au passage.

Ce retour aux origines de Fondation a failli m’agacer dans la mesure où j’ai parfois eu la sensation qu’Asimov se répétait et avait cédé un peu vite aux sirènes de son éditeur et de ses fans. Si cette impression persiste quelque peu, force est de constater qu’Asimov peut encore surprendre en creusant des thèmes intéressants et en réservant à ses lecteurs quelques surprises de choix. Une suite, L’aube de Fondation, suivra… mais une chose à la fois.
Nonivuniconnu
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le 26 mai 2014

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