Nous sommes dans l’Etat du Guerrero, au Mexique. Et dans l’Etat du Guerrero, lorsqu’un enfant naît, on dit toujours que c’est un garçon. Dans l’Etat du Guerrero, il ne fait pas bon vivre lorsque d’énormes 4×4 patrouillent dans les villages, à la recherche de jeunes filles pour leur réseau de prostitution. Là-bas, les jeunes filles sont volées comme des voitures…
Et c’est dans cet Etat du Guerrero que ce livre nous emmène.
Lorsque Ladydi est née, sa mère a annoncé à tout le monde que c’était un garçon. Lorsque Ladydi a grandi, sa mère lui a coupé les cheveux et lui a noirci les dents avec du charbon, pour l’enlaidir. Elle a creusé des trous autour de sa maison, des terriers pour y cacher Ladydi lorsqu’elle entend les 4×4 débouler sur la route, avec leurs gros phares.
Ladydi raconte son enfance, puis son adolescence, dans l’inconscience, l’innocence de l’enfance, puis dans la peur du danger. Elle nous raconte son amitié avec les filles de son village : il y a Ruth, que l’on appelle le « Bébé-poubelle », parce qu’on l’a trouvé dans une poubelle alors qu’elle venait de naître. Elle est devenue une magnifique jeune fille, et évidemment le danger la guette. Il y a Maria, elle, elle a de la chance, elle est née avec un bec-de-lièvre, alors cela la sauvera peut-être. Et puis il y a Paula, qui a un frère, un vrai garçon, celui-là, mais c’est un voyou..
Ce livre est passionnant. C’est un roman qui se dévore car on s’attache très vite aux personnages, il est raconté avec une langue très simple et il est très émouvant. Nous vivons avec les mères, avec les adolescentes, nous prenons conscience de la violence qui peut régner dans certaines parties du monde, notamment la violence faite aux femmes.