Dans cette écriture fragmentaire, il faut prendre ce qu’on aime et laisser pour d’autres ce qui nous parle moins.
Je n'avais pas été convaincue la première fois par le style de Bobin : en lisant La Grande Vie, les mots s'entrechoquaient sans jamais faire sens, et j'avais trouvé le style prétentieux et hermétique.
Dans Prisonnier au berceau, j'ai grappillé avec beaucoup de plaisir des paragraphes lumineux sur la contemplation de la simplicité, sur la façon dont on peut tirer le fil de l'ennui en nous, pour atteindre le ravissement et le contentement des choses telles qu'elles sont, dans leur pure banalité. Sans se présenter ainsi, ce récit peut faire office de mode d'emploi, pour une vie sans cesse ressourçante et spirituelle. Cet état méditatif qui devrait nous habiller quotidiennement, Bobin semble le vêtir depuis toujours.
J'aurai aimé trouver une progression dans le propos, car Bobin tourne sans cesse autour de la même idée, avec une maitrise des métaphore filée qui m'a empêché de me lasser, certes. Néanmoins j'y ai trouvé du sens, donc je lui pardonne.
Quand je parcours les quelques citations que j'ai notées, je réalise que j'aime beaucoup ses descriptions... moins ses réflexions. Déso Christian, c'est pas contre vous, je vous préfère en poète qu'en moraliste ! Là vous faites des étincelles.