Profanation de Jussi Adler Olsen, présentation
Il court dans la forêt, les mains attachées dans le dos. Des coups de feu retentissent. Il sait qu’il va être tué. Il tente de se cacher.
Kimmie subit le regard et le mépris des autres car elle ne sent pas bon, elle est mal habillée. Elle ne veut plus être une meurtrière, oublier son passé. Mais elle doit se venger de tout ce que trois hommes lui ont fait subir.
Avis Profanation de Jussi Adler Olsen
Deuxième enquête du Département V. Comme annoncé précédemment, je vais les lire dans l’ordre, même si je connais la dernière histoire et que j’ai lu une autre enquête après celle-ci. Cela me permet de mieux comprendre les interactions entre tous. Ici, nous assistons à l‘arrivée de Rose, et pour Carl, ce n’est pas de tout repos. Il veut vite s’en débarrasser. Mais il va devoir réviser son jugement. Car même si Rose râle énormément, vu le comportement de Carl, on peut la comprendre, en tant que simple secrétaire, elle arrive, elle aussi, à faire avancer l’affaire grâce à son opiniâtreté et son goût pour aller au fond des choses. Carl apprend de plus en plus à connaître Hassad. Il se trouve démuni face à certaines de ses réactions, assez violentes. Mais il se rend compte qu’il arrive, aussi, à ses fins, par certaines de ses questions. Il est à noter qu’Hassad est pris comme quantité négligeable. Personne ne s’adresse à lui. Le racisme est présent dans ce pays. Mais ces techniques interrogatoires arrivent à porter leurs fruits.
Au début, Hassad et Carl vont devoir enquêter sur les meurtres de deux jeunes gens. Ce dossier semble clos même s’il a été posé sur leur bureau. En effet, un homme a avoué les meurtres. Partis de rien, ils vont remonter 20 ans, tenter de comprendre ce qui s’est réellement pas. Pourtant, on leur met des bâtons dans les roues. Car les principaux suspects étaient à ce moment-là des jeunes gens de bonne famille, qui ont bien sûr réussi au-delà de toute espérance. Ils font partie du gratin donc on ne doit pas s’en prendre à eux. Parmi eux, il y avait une jeune fille. Cette femme, cela fait dix ans qu’elle a disparu et les trois personnes qui restent en ont franchement peur. Car que détient-elle ? Détient-elle réellement des preuves ?
Pour tout dire, malgré la violence qui émane de ces trois hommes, ce qu’ils font subir aux autres, qu’ils soient des êtres humains ou des animaux, et le talent d’écrivain de Jussi Adler Olsen, je ne suis pas arrivée à les détester. Pourquoi ? Il faut remonter à leur passé, à leur enfance. Une enfance qui n’en est pas une car ils n’ont jamais été aimés. Et qui a le plus souffert dans tout ça ? C’est Kimmie, femme qui est devenue SDF pour se protéger. Jamais aimée, elle a subi de nombreuses violences, de la part de sa famille, mais aussi de ses amis. Entre drogue et alcool, ce qui aurait pu passer pour des bêtises d’adolescents a engendré tant de violences qu’ils sont liés par tout ce qu’ils ont fait. Tous le savent et se protègent. Ce qu’ils ont fait a été tu, vraisemblablement pour ne pas jeter l’opprobre sur la famille. Tous avaient envie de ça. Tous avaient leur propre rôle. S’il semble que Kimmie ait tout accepté, il y a eu un point de non retour car elle avait une personne à protéger.
Je ne change pas d’avis sur Jussi Adler Olsen qui démontre les travers d’une société, de ceux qui ont tout, qui nouent des alliances, qui montent des dossiers, dont la violence ne faiblit absolument pas, même si ce sont des humains. Les travers d’une société, de certains membres aux plus hautes instances policières qui veulent tout faire pour qu’une enquête n’aboutisse pas. Ce roman est tout de même profondément humain car Carl doit également prendre une décision par rapport à son ancien équiper, son ami. Il ne veut pas reproduire ce qui s’est passé et maintenant mettre en danger Hassad. Carl n’en a pas fini, non plus, avec ses démons. Il tente toujours des rapprochements avec Mona, la psychologue de la police.
Cela avance doucement mais sûrement. Bien entendu, Carl ne faiblit pas. Il reste fidèle à lui-même. Il n’a pas peur des uns et des autres. Il tente d’adoucir Hassad, par certains moments, mais il se fie de plus en plus à lui. Il a trouvé un bon alter-ego même si Carl reste le chef, sans vouloir évoluer professionnellement. Il doit, certes, rendre des comptes mais il arrive toujours à continuer malgré les embûches. Ces jeunes avaient décidé avoir le droit de vie ou de mort sur les autres. Pour Carl, justice doit être faite afin que les familles puissent faire leur deuil sur des décès, des disparitions non élucidés. Et même si tous les membres de l’école forment une fraternité, les responsables ne doivent pas être couverts, même 20 ans après.