Comme je le disais dans la fiche du film qui n'existe pas encore (j'ai fait de la critique d'anticipation anticipée), ce roman d'Andy Weir (qui n'est pas le fils de Peter Weir, mais son père était quand même physicien et sa mère ingénieure en électricité, donc bon, y a du bagage) est une bombe survoltée de super hard science fiction, calibre THE MARTIAN multiplié par INTERSTELLAR élevé à la puissance LA STRATEGIE ENDER avec une sauce THE EXPANSE qui pique le bout du cortex. Il y a même quelque chose du JEM de Fredrik Pohl et, bien sûr, l'ombre tutélaire d'Ursula Le Guin plane sur le tout.
Weir était déjà un grand en à peine deux romans; le voilà qui s'éloigne vers la naissance de l'univers à la vitesse de la lumière au carré, ce qui devrait lui permettre d'observer la fin de l'univers au moment même où il renaît de ses cendres cosmiques (à un atome près, on va pas chipoter).
Quant à savoir pourquoi le titre a une vague connotation religieuse, c'est un mystère sans solution qui ne saurait gâcher votre lecture. Peut-être qu'un éditeur a appelé l'imprimeur au dernier moment pour lui dire un truc du genre "Cher ami, ne pourriez-vous introduire un élément biblique dans ce roman; je crains que nos lecteurs US ne se montrent déçus par tant d'athéisme et de science dure!" Et l'imprimeur, qui a besoin de fric et de clients, a dit "Vous voulez que je fasse comme avec les titres de la série THE EXPANSE, alors?" "Euh.. oui, a répondu l'éditeur, qui n'a jamais lu un seul livre de sa vie. Mais en bon catholique, alors. Nous nous comprenons, cher ami." "Bien sûr, cher ami", a répondu l'imprimeur, qui ne savait pas du tout qui était en train de lui parler. Alors, il a pris la première connerie qui lui est passée par la tête. Comme sa secrétaire s'appelle Mary et qu'elle partait en pause, il lui a dit "Salut, Mary!" et voilà comment on fabrique un titre raté.
Je déconne à peine.
A part ça, j'espère qu'ils ne vont pas rater le film. Bon sang, pourvu qu'il ne soit pas produit par Netflix!
Post-Scriptum: adonc, les éditions Crache-l'homme ont sorti leur "traduction" de l'ouvrage. Occasion parfaite pour les boycotter. Dommage que ce soit au détriment d'Andy Weir; il n'avait qu'à faire gaffe.