Promenez-vous dans les bois (ou lisez ce livre et racontez-le)
Promenons-nous dans les bois de Bill Bryson est un livre que j'ai apprécié car il m'a permis de découvrir le sentier des Appalaches par le regard de l'auteur, qui s'y est confronté. Le thème du retour à la nature est amusant, surtout dans les forts contrastes entre la civilisation américaine et son obsession pour les déplacements en voiture, et l'immensité des étendues naturelles dangereuses. L'humour est au rendez-vous lorsque Katz, le personnage du copain un peu ennuyeux du personnage principal, est présent, ou dans certaines scènes avec des personnages. Malheureusement, l'humour n'est pas maintenu à un niveau constant dans le livre (malgré l'approbation de Robert Redford au verso qui dit "Jamais un bouquin ne m'a fait autant rire!"). Premièrement car le personnage de Katz, ressort comique du livre, n'est pas toujours présent. Deuxièmement, car le sentier des Appalaches est une expérience assez ascétique qui empêche de nombreuses formes d'humour, et troisièmement, quand l'auteur se livre à de longues explications techniques sur les origines de telle ou telle ville, la biographie de tel ou tel fondateur du sentier des Appalaches, ou se perd dans des considérations botaniques pendant plusieurs pages. Ces passages historiques ou à caractère informatif sont intéressants, mais plombent parfois le récit. Sans vouloir gâcher votre lecture en révélant trop d'éléments, les hésitations de l'auteur quant à sa capacité à parcourir l'ensemble du sentier des Appalaches donnent parfois l'impression que les passages historiques et scientifiques sont là pour étoffer un récit qui souffre de variations de rythme et d'intérêt. Le livre m'a t-il donné envie de me promener dans les bois? En fait, pas tant que ça. Le côté extrême et les dangers ne m'attirent pas, mais j'ai cependant apprécié l'encouragement à la marche auquel se livre Bryson.
Je suis partagé sur le côté "écolo" du livre, car bien que faisant l'éloge d'un retour à la nature, prônant une dose d'exercice régulière pour ses compatriotes et pleurant la déforestation et la disparition des espèces, Bryson décrit à plusieurs reprises des scènes dans lesquels lui ou son ami jettent des dizaines de choses dans la nature, faisant d'eux de vrais cochons.