C’est en préparation d’une rencontre littéraire que j’ai lu ce livre, pour être très honnête, je n’avais auparavant jamais entendu parler de cette auteure. Peut-être est-ce dû au fait que je ne suis pas une grande lectrice de romans noirs. C’est donc complètement par hasard et en me fiant uniquement au pitch de la quatrième de couverture que j’ai choisi de lire « Propriété Privée ». Mais trêve de blablateries, voici un petit portait de l’auteure.
Pascale Fonteneau, de son vrai nom Marie Trajan est une auteure franco-belge née en Bretagne. C’est en 1971 que sa famille s’installe à Bruxelles. Par la suite, elle fera des études de journalisme et de communication sociale à l’Université Libre de Bruxelles. En 1992, elle publie son premier policier noir « Confidence sur l’escalier », dans la Série Noire de Gallimard . Genre dans lequel elle s’est particulièrement illustrée.
Le héros de ce roman est Henri Frot, un habitant sans histoire du quartier des Fleurs, mignon petit lotissement bourgeois, dans lequel tout le monde se connait. Monsieur Frot n’a en réalité rien d’un héros, il n’est pas spécialement courageux, ni vraiment beau. Mais, depuis quelque temps, le quartier est ébranlé par une vague de cambriolages successifs. Face à l’inefficacité des forces de l’ordre, les habitants du quartier décident d’organiser des rondes nocturnes afin de dissuader les malfaiteurs. Cette initiative ne fait pas l’unanimité dans le quartier, certains y voient une porte ouverte à des dérives paranoïaques. Un soir de patrouille, Henri et son voisin Robert découvrent un cadavre. Tout se passe très vite, il faut se débarrasser du corps, sinon on risque de penser qu’ils sont pour quelque chose dans la mort de cet homme. Henri se sent coupable, il commence à soupçonner son coéquipier Robert. Ce dernier était arrivé en retard pour la patrouille. De plus, c’est lui qui a décidé de se débarrasser du corps, Henri n’a fait que suivre ses indications. Il n’avait pas demandé à tremper dans tout ça, et le voilà embarqué dans une affaire d’homicide. Et dire qu’il avait décidé de participer aux patrouilles juste pour se changer les idées après le départ de sa femme. Trente ans de mariage, sans problèmes et sans enfants, résumés en huit pages, c’est tout ce qu’Hélène a laissé derrière elle. Très vite, Henri se rend compte que cette histoire va bien plus loin qu’un simple règlement de comptes. Il devra fouiller dans le passé du quartier et faire remonter des cadavres à la surface pour trouver le coupable. Dans cette quête, il pourra compter sur l’aide de la voisine de Robert.
Personnellement, je m’attendais à une chute plus brutale et invraisemblable. J’ai été quelque peu déçue, car j’ai trouvé la fin assez simple et je m’attendais à plus d’action. Je voulais peut-être qu’Henri sorte de sa carapace et se montre sous un autre jour. Mais peut-être est-ce là tout le charme de ce personnage. On peut donc dire que Pascale Fonteneau a créé un véritable antihéros en la personne d’Henri Frot. Courageux, mais pas téméraire, pas heureux, mais pas malheureux pour autant, un brin asocial et surtout fort attachant. Je dirai que « Propriété Privée » est un roman bien ficelé qui joue avec le suspens en utilisant la narration externe, à la troisième personne du singulier. On suit le personnage d’Henri, partageant ses sentiments et éprouvant de la compassion à son égard. On émet des hypothèses face à l’éventuel coupable, on mène son enquête. La découverte d’un élément en entraine un autre et on est vite pris par le rythme du roman et l’humour caustique de l’auteure. Certes le ton est humoristique et pourtant, il n’y a pas de jugements. Juste des faits relatés dans toute leur médiocrité.
En conclusion, j’ai apprécié la lecture de ce livre. Même si je n’ai pas été transportée par l’histoire, j’ai pu, lors de ma seconde lecture, entrevoir une sorte de critique de notre société. J’apprécie fortement le fait que ce livre demande plus qu’une simple lecture, mais aussi une analyse. Il correspond très bien au climat actuel de paranoïa dans lequel nous vivons. Je peux donc dire que ce livre fut une belle découverte et que la quatrième de couverture ne m’a pas trompée.