Laure Murat nous livre son autobiographie.
Née Princesse dans une famille issue de vieille noblesse d'ancien régime et de noblesse d'Empire, Laure dénote dans ce monde.
Dans une scène de la série Down Town Abbey, elle découvre un maître d'hôtel qui mesure l'écart correct et symétrique entre tous les couverts disposés sur la table. Ce geste lui fait remonter tout le monde de son enfance et de sa jeunesse, archaïque, figé et seulement de surface…
Par ce livre, Laure Murat se dévoile, se rappelle, mets des mots sur ses maux : il s'agit autant d'une auto-analyse, qu'un exutoire et un essai littéraire sur Proust.
Par ce livre, elle nous montre la césure avec sa famille toute entière dévouée à son spectacle ; ses relations et le dernier échange avec sa mère sont émouvants, lui révélant son homosexualité : "tu es une fille perdue !" lui avoue sa mère ! Tandis que son père essaye de tenir une position de "juste milieu" mais y échoue…
Son écriture assez érudite est néanmoins aisée à lire et quelque fois (surtout au début) amusante : alors qu'elle se promène à Paris, elle entend quelqu'un appeler « Princesse ». Elle se retourne pensant qu'on s'adresse à elle, mais c'est un homme qui appelle son chien ! Ou lorsqu'une collègue américaine lui avoue qu'à une lettre près, elle aurait pû porter un nom célèbre (Marat-Murat) !
Connaissant bien Proust, qu'elle enseigne à l'Université de Californie à Los Angeles, elle explique en quoi les romans de Proust lui ont ouvert les yeux sur cette aristocratie vide qu'il raconte dans ses livres et qu'il a côtoyé (il était chroniqueur mondain) et a modifié sa compréhension des gens et du monde.
Même si Laure Murat ne m'a pas convaincue de lire Proust, j'ai apprécié son roman, malgré certaines longueurs, et des extraits de Proust trop nombreux…
Sortir d'une caste qui se veut un modèle, ce n'est pas le seul exemple familial !
Je remercie vivement Babelio et les éditions Robert Laffont pour ce livre !