Fièvre aviaire
Après un pavé roboratif et tellement romanesque, comme La ville introuvable de Yu Hua, il n'est pas mauvais d'enchaîner avec un texte court, n'est-ce pas, histoire de retomber sur terre. Alors,...
le 22 sept. 2023
2 j'aime
Un des intérêts des productions d'Amélie Nothomb, c'est qu'une fois la 150° page en gros caractères tournée, on peut les lire une deuxième fois sans que cela nous coûte de gros efforts.
Grand bien m'en a pris avec "Psychopompe" dont je n'avais retenu d'une première lecture que l'expression d'un certain nombrilisme avec, entre autres, une énième narration de son enfance nomade au gré des nominations de son père diplomate. Malgré cette délectation à parler d'elle encore et encore en entrant dans des détails sans grand intérêt et des digressions dont je n'ai pas vraiment saisi la portée (une visite dans une léproserie au Bangladesh, l'invitation privée d'un armateur à l'enfant qu'elle était encore), Amélie Nothomb nous livre un texte plus riche qu'il n'y paraît au premier abord.
"L'immense majorité des peuples ont identifié l'oiseau au psychopompe." Psychopompe : adj. et n.m., se dit des conducteurs ou des accompagnateurs des âmes des morts, nous apprend le Larousse. D'où une longue évocation de l'univers des oiseaux suivie d'une réflexion sur la mort, auxquelles s'ajoutent d'intéressantes considérations sur l'écriture, mises en exergue en quatrième de couverture : "Ecrire, c'est voler" . On est en droit de pester contre ses incessants retours sur sa personne mais force est de constater que notre romancière, qui observe que ses "rythmes sont saisonniers" comme ceux des oiseaux, nous offre ainsi des moments d'humour involontaire comme lors de cet excès de modestie : "J'apportai le manuscrit à mon éditeur, qui accepta de le publier."
Certains railleront probablement mon appréciation mais j'ai appris de ce "roman" dans différents domaines, et, je le répète après avoir lu une trentaine de ses romans, Amélie Nothomb n'est jamais ennuyeuse, contrairement à ce Prix Nobel si souvent célébré pour sa "petite musique".
Créée
le 12 mai 2024
Critique lue 27 fois
D'autres avis sur Psychopompe
Après un pavé roboratif et tellement romanesque, comme La ville introuvable de Yu Hua, il n'est pas mauvais d'enchaîner avec un texte court, n'est-ce pas, histoire de retomber sur terre. Alors,...
le 22 sept. 2023
2 j'aime
2023 – Albin Michel – Amélie Nothomb – Psychopompe – 162 pages– Sur conseil de @florignyVous voulez une bonne blague de Phoenix ? Pourquoi les Phoenix aiment bien Amélie Nothomb ? Parce que comme...
le 5 sept. 2023
2 j'aime
Après Soif et Premier sang, consacrés l’un au Fils (le Christ), l’autre au Père (le sien), Amélie Nothomb clôt sa trilogie christique avec le Saint-Esprit, figuré par un oiseau psychopompe...
Par
le 13 déc. 2023
1 j'aime
Du même critique
Grand admirateur de Fabcaro auteur de BD, j'avais beaucoup aimé les deux premières oeuvres de Fabrice Caro le romancier, Figurec et le discours, alors que la troisième, Broadway, m'avait laissé une...
Par
le 27 mai 2022
5 j'aime
Paru quelques semaines à peine après le début de la guerre en Ukraine, "Le Mage du Kremlin" a sans aucun doute bénéficié de l'émotion provoquée par une agression que beaucoup n'auraient jamais...
Par
le 4 juil. 2023
3 j'aime
Roman certes divertissant mais qui ne saurait rivaliser dans la finesse de l'intrigue avec "Robe de marié" ou la "trilogie Verhoeven", polars majeurs dans l'oeuvre de Pierre Lemaitre.On peut...
Par
le 13 mai 2022
3 j'aime