Histoire tellement captivante que je me suis retrouvée dans l'incapacité de reposer le livre, je devais connaître la suite : savoir ce qui arrive aux personnages, quel est cet univers ? Où sont ils ? Parviennent-ils à s'échapper ? Si oui, comment ? Car de questions similaires occupent mon esprit sur Terre.
On y découvre des personnages très humains, avec des qualités et des défauts, des espoirs, des convictions très différentes, et c'est ce qui rend ce livre si génial.
Je ne m'attendais pas à ça, au début, j'attendais qu'ils trouvent une sortie et colonisent la planète tant recherchée, retrouvent d'autres humains partis vers la même quête, mais je me sens rendue compte (ce n'est que mon avis, le vôtre peut être différent) que le livre est à propos de l'homme, que c'est un livre qui amène à beaucoup se questionner sur la nature humaine mais aussi sur la nature de l'univers
Même si le psychiatre a précipité les choses, il avait raison dans le fond :
les conflits entre humains sont inévitables, aussi fataliste que cela puisse paraître. Nous sommes des créatures sociales, incapables de vivre dans la solitude, des créatures intelligentes, incapable de vivre dans l'ignorance (ça dépend des personnes bien sûr)
Johanna, pleine de bonne intention deviendra l'opposée de ce qu'elle défendait, nous montrant que le pouvoir corrompt, et l'on ressent une très grande injustice au retour d'Éric, on sait qu'elle ne fait pas les choses comme il faut, elle est aveuglée par ses sentiments, ce qui nous prouve bien qu'elle est humaine, comme tous les autres.
On voit grâce aux divers points de vue, les différentes visions de la façon dont il faut gérer cette situation inconnue. Les ordinateurs sont hors services, et il faut apprendre à connaître ces petites créatures que sont les Jardiniers.
Qui au départ seront très innocentes, mais finiront par mentir, manipuler, pour les bonnes raisons, car eux aussi s'interrogent sur leur existence et sur ce monde, car ils se sont adaptés au humains et tendent à devenir comme eux.
La fin m'a rendue légèrement confuse, je ne sais pas si je dois penser qu'il s'agit d'une boucle temporelle, après avoir vécu ces aventures, Éric retourne à l'époque où il visitait les pyramides avec ses parents ou bien si ce n'était qu'un rêve, et j'aime beaucoup le fait que cela reste un mystère, libre à l'interprétation, je serais bien trop indécise pour choisir laquelle je préfère, à laquelle a pensé l'auteur, et je préférerait sûrement chercher une autre solution.
Pour finir, d'un point de vue philosophique, je pense qu'on peux comparer ce tunnel, ce Labyrinthe à l'univers. Je m'explique.
Au départ, la découverte de l'étrange gravité paraît impossible, à moi aussi elle me le paraît toujours, mais si ce n'était qu'un rêve...
Et les distances qui semblent êtres mises en jeux, les vitesses et la dilatation du temps, continuent des pousser à bout les lois de physique connues.
Les personnages sont confinés à l'intérieur d'un tunnel et cherchent à en sortir, savoir comment ils se sont retrouvés là, comment les choses dont ils ont besoin apparaissent, s'il y a un Dieu ou une entité qui les observe ou les contrôle. Et j'ai l'impression que l'on peut faire le rapprochement avec l'humain sur Terre : nous sommes arrivés ici, sur Terre, la gravité nous attire vers le centre de la Terre, nous trouvons tout ce dont nous avons besoin (oui nous nous sommes adaptés à notre environnement et non l'inverse, évolution, sélection naturelle,...) et depuis des millénaires, nous cherchons à savoir si une entité supérieure nous gouverne, question qui restera à jamais irrésolue pour tous les vivants, et nous cherchons à explorer l'univers, qui paraît si immense, savoir où nous sommes et pourquoi, savoir s'il y a d'autres forment de vie ou d'intelligence. Nous souhaitons échapper à cette planète que nous avons quasiment détruite, comme l'auteur en fait la remarque en justifiant les voyages vers une nouvelle planète, critique que l'on retrouve également dans la série TV The 100.