Le pitch de Quelqu'un à qui parler est simple : Samuel, trente-cinq ans, converse au téléphone avec l'enfant qu'il était à dix ans. Esseulé, il subit sa vie plus qu'il ne la vit et la déprime le guette. Un soir de cafard, il décroche son téléphone et compose, sans vraiment savoir pourquoi, le numéro de téléphone de son enfance sans les nouveaux indicatifs introduits en 1996. Et là, contre toute attente, quelqu'un décroche ! Un petit garçon qui se trouve donc être lui-même, âgé de dix ans. Dès lors, au rythme de communications quotidiennes, le petit garçon qu'il était va n'avoir de cesse, sans vraiment sans rendre compte, qu'il reprenne sa vie en main. Et c'est ce que le Samuel âgé de trente-cinq ans va faire : redevenir acteur de sa propre vie.
Sur la base de ce postulat fantastique, Cyril Massarotto propose à ses lecteurs un récit qui interroge sur les illusions perdues, qui questionne sur le renoncement aux rêves. Au travers de sa plume enjouée et drolatique, il met le lecteur face à ses propres rêves : qu'en a-t-il fait ? Ne souffrant d'aucun temps mort et emplis de grâce, Quelqu'un à qui parler est l'un de ces romans qui prend d’assaut la conscience du lecteur et le fait réfléchir à sa propre vie.
Au cours de ma lecture, j'ai longtemps pensé que j'attribuerai un 8 à ce roman que j'ai dévoré en quelques heures à peine. Et ce 8 il l'aurait largement mérité sans cette histoire d'amour par trop classique – histoire d'amour qui manque passablement de singularité. À tout le moins dans sa construction et son "passage à l'acte" ; le rebondissement, pour sa part, est plutôt bien senti.
Mais malgré ce seul point négatif, Quelqu'un à qui parler est un livre qui fait du bien et dont je ne peux que vous conseiller la lecture.