Tamar, une ado de seize ans poursuit un but mystérieux. Une sorte de quête que le lecteur apprend à identifier au gré des pages. La jeune fille est débrouillarde et semble seule malgré la sollicitude d’amis chers. Elle e déambule dans Jérusalem – sa ville –, achète des provisions, procèdent à des préparatifs minutieux et se retourne fréquemment afin de s’assurer qu’on ne la surveille pas. Volonté de fer : elle a pris sa décision et celle-ci est irrévocable. Elle ira jusqu’au bout !
Dans le même temps, le lecteur suit les pas d’un jeune garçon – Assaf, même âge – qui suit son propre fil. Pour les vacances, son père lui a dégoté un boulot à la mairie et s’y ennuie ferme. Mais on lui met dans les pattes un chien à moitié dingue. L’animal – Dinka – divaguait sur la voie publique et s’est retrouvé au chenil. « Prends le chien et retrouve ses maîtres », lui dit-on. « Et n’oublie pas de leur réclamer le prix de l’amende » ajoute-t-on en lui confiant le formulaire adéquat.
Il est marrant le chef ! Comment retrouver ces gens dans une ville aussi vaste ? Avec aucun indice comme point de départ. Il a entendu parler de l’aiguille et de la botte de foin ? Pourtant Assaf ne rechigne pas. Cette tâche a au moins l’avantage de le sortir de son bureau dans lequel les heures s’égrènent plus lentement que partout ailleurs.
Et au fil des chapitres nous suivons ces deux pistes parallèles qui convergent l’une vers l’autre. On s’inquiète pour Tamar qui joue courageusement avec le feu. On avance dans les pas d’Assaf qui se révèle être un coureur de fond infatigable. On suit Dinka qui traverse la ville en tous sens et qui apparaît rapidement comme le fil d’Ariane – le trait d’union – de ce livre merveilleux.
Le lecteur s’installe progressivement dans l’histoire. Se carre dans un fauteuil qu’il découvre moelleux, confortable. Bientôt il se trouve irrémédiablement happé par les personnages. Devient eux. Pense, tremble, frémit à travers eux. Quand Assaf courre, c’est le cœur du lecteur qui s’accélère. Quand le danger rattrape Tamar, c’est dans les artères du lecteur que l’adrénaline se déverse à flot.
« Quelqu’un avec qui courir » n’est pas un livre qui se lit : il se vit !