Au début , ça surprend , et puis , avec l'usage ...
Au début du roman , on est intrigué par le monde interlope , peuplé de marins ,de putes et de dockers que laisse entrevoir ,indistinctement, la brume brestoise . Puis , on est carrément lassé par un délire pédérastique qui semble être le leitmotiv de Querelle .
Mais enfin , peu à peu , le brouillard s'éclaircit , et l'on entend un long chant halluciné et mystique que les innombrables saillies n'impliquant pas le vase naturel qui parsèment l'oeuvre nous empêchaient d'écouter . A chaque page , on perçoit le trouble d'un artiste , héraut de l'inversion .
Et des personnages sortis tout droit de son âme habitée et de ce que peuvent avoir d'équivoques les bordels et les marins bretons .
(Ne pas chercher , même pour se faire une idée , à lire quelques lignes du livre au petit bonheur la chance , il faut y aller progressivement : dialogue-type, choisi tout à fait au hasard pour dissuader celui(celle) que ça tente :
"-J'ai couché avec Nono , je me défends pas . Seulement faut pas te tromper . Je suis pas une lope , tu comprends . J'aime les filles . Tu crois pas ?
-Je dis pas le contraire . Seulement Nono , à ce qu'i' dit lui , Nono i' te l'a mis au cul . ça , tu peux pas le nier . C'est pas toi qui l'as enfilé ? ")