"Désopilante" est à mon avis l'adjectif qui décrit le mieux Nicole de Buron et sa plume humoristique. Ses romans ont beau dater un peu, ils constituent toujours de délicieuses bulles d'oxygène, tout en rire et en facétie, bien faits pour illuminer un quotidien quelque peu plan plan.
Le quotidien de la narratrice, lui, déborde de surprises, quoiqu'il soit d'une banalité propre à vous retrouver en personne dans ses mille petites scènes de ménage, de diplomatie, d'organisation d'événements familiaux et autres relations parents-enfants décrites avec verve et auto-dérision.
Joséphine, alias Petite Chérie, a seize ans et traverse la crise classique de l'adolescence : rébellion contre l'Education Nationale, militantisme politisé, puberté et poussées d'hormones juvéniles, tentatives d'émancipation... de quoi faire claquer à tout-va les portes de l'appartement parisien également habité par la narratrice, l'Homme et le chien Roquefort. Tous trois en ont déjà bavé des ronds de chapeaux avec Fille Aînée il y a quelques années, pas sûr qu'ils remettent le couvert une seconde fois sans broncher...
Je tiens Nicole de Buron pour le précurseur de la chick-lit et même si ses "Saintes Chéries" sont le reflet d'un milieu parisien bourgeois réac dont les us peuvent parfois faire lever le sourcil avec agacement, l'auteur ne les prend pas au sérieux et n'hésite pas ridiculiser leurs manies et leurs préjugés, pour le plus grand plaisir du lecteur.
J'ai beaucoup ri, je me suis follement amusée, tout en ayant l'impression de rajeunir de vingt ans, âge auquel j'ai découvert Nicole du Buron. Ses récits truffés de magnétoscopes, de téléphones filaires et de machines à écrire me ramènent avec plaisir à un temps sans internet et sans smartphones où il me semble que les rapports entre les gens étaient plus vivants et moins dématérialisés.
Une piqûre de Jouvence et de gaieté, parfait pour l'été !