Quitter le monde par Sorel
C'était le dernier roman de Douglas Kennedy que je n'avais pas encore lu. Comme d'habitude, c'est très sympa à lire. Comme d'habitude, il s'agit de la descente aux enfers du personnage principal avant un retour à une certaine normalité. Ici, Jane subit les coups du destin que lui font subir sa mère, son père, ses amants, sa fille ... Pour se reconstruire, tenter de fuir sa culpabilité et le manque, elle "quitte le monde" en déménageant là où personne ne la connait. En cela, ce roman m'a rappelé 'L'homme qui voulait vivre sa vie'.
Dans ses livres, Douglas Kennedy fait une critique de la société américaine (et ici canadienne). Dans celui-ci, il y a le thème de la culpabilité, et peut-être même celui de la rédemption lorsque Jane sauve une vie alors que le roman bascule pendant quelques pages passionnantes dans le thriller. Dans 'Quitter le monde', à mon sens, il met aussi l'accent sur la difficulté de laisser son passé derrière soi. Partout où Jane se trouve, tout le monde découvre son histoire via internet. L'héroïne le prend avec philosophie, moi j'ai trouvé ça insupportable ... Alors certes, on pourrait reprocher l'éternelle même construction dans les romans de l'écrivain américain, mais force est de constater qu'ils sont toujours efficaces et surtout plus profonds qu'ils n'en ont l'air derrière leur apparence de bouquins faciles à lire.