Réac’ Apocalypse
Sur le papier, on a envie d’y croire. Même en regardant cette couverture flashy et criarde qui sera datée d’ici 2 mois. Peu importe, l'éditeur a en général de bonnes trouvailles et le sujet de quoi...
Par
le 12 juil. 2022
Sur le papier, on a envie d’y croire. Même en regardant cette couverture flashy et criarde qui sera datée d’ici 2 mois. Peu importe, l'éditeur a en général de bonnes trouvailles et le sujet de quoi emballer le lectorat. Et des fées dominatrices pour conduire le monde : on dit oui ! Hé bien non. Il faut se cramponner au papier – plus encore qu’à sa licorne – pour ne pas lâcher l’affaire en cours de route… Forcé de constater qu’on a bel et bien à faire à une « Rainbow déception » tout autant qu’à une « Réac’ apocalypse » ! On se retient de pleurer devant le manque d’imagination de la narration et du discours ; du recours facile à la vulgarité parce que dans la "bouche" d'une licorne ça donne un effet so cool et décalé.
Une fois passé l’écran de fumée pailleté, il ne reste plus grand-chose de Rainbow Apocalypse qu’un roman qui se regarde égrainer les clichés et reproduire les aberrations de notre société sans rien en dire de plus, sans rien en critiquer véritablement. Les discours « décomplexés » s'y enchaînent : sans fond et notoirement réactionnaires.
Le périple de Sarah se voit donc jonché « d’emplumés », hérités de ces « pauvres mecs en sarouels » qui ont « miraculeusement survécus » alors que « beaucoup espéraient qu’ils disparaîtraient », ou de « blousons rouges », dignes représentants de l’ordre, de la ghettoïsation et du « c’était mieux avant » (qui ne sont pas tant récriminer, si ce n’est par leur position d’opposants lambda).
Le recours à la fantasy masque à peine l’apologie de la société de consommation et la volonté de sa survivance. Quant aux fées, leur prise de pouvoir n’a rien de révolutionnaire. Elle relève plus de la bague : comment est-ce que des êtres aussi illogiques (voire stupides), qui ont peur d’un livre de mathématique, ont-elles pu prendre le pouvoir ? Le coup de baguette ne sera ni magique ni féministe. La fin du récit nous laissera à penser que « tout va pour le plus mal dans le pire des mondes possible, mais qu’autant faire avec – tant qu’un peut s’en tirer individuellement. » Comme au pays d’Oz, si le magicien n’est pas bon l’illusion n’ira pas bien loin.
Créée
le 12 juil. 2022
Critique lue 97 fois
D'autres avis sur Rainbow Apocalypse
Sur le papier, on a envie d’y croire. Même en regardant cette couverture flashy et criarde qui sera datée d’ici 2 mois. Peu importe, l'éditeur a en général de bonnes trouvailles et le sujet de quoi...
Par
le 12 juil. 2022
Incontournable Juin 2022Mention "Olibrius" Roman Ado 2022*Comme ce fut le cas pour les romans "Félicratie" ou "Jimmy Diamond est une merde", quand j'ai vu ce roman, et pas que sa couverture, la fibre...
Par
le 1 mai 2023
Du même critique
Si le point de départ de l’histoire est intéressant, le développement du scénario se cherche et se perd en voulant créer suspense et surprise ; il ne parvient au final pas à échapper à quelques...
Par
le 1 déc. 2023
Ceci n’est pas une énième « origin story » sur Catwoman, mais plutôt une « ending story » : et merci pour ça. Parler de « fin » n’induit pas forcément la mort (du moins pas de celle de l’héroïne) ;...
Par
le 1 déc. 2023
Petit roman incisif qui glisse d’un personnage à l’autre, de lui à elle, d’elle à lui, pour gagner en intériorité et attraper le regard qu’il/elle pose sur l’autre – et à travers cet autre sur la...
Par
le 1 déc. 2023