Un livre au suspens habilement dosé et à l'impertinence acide
Un ancien secrétaire général des Nations Unies décide de secouer le monde. Il va pour cela monter une opération de grande envergure visant à renverser le gouvernement corrompu et intolérant d'un pays africain. Avec l'aide d'idéalistes, il réunit une armée privée de LGBT : Lesbian, Gay, Bi et Trans. Il est temps que l'homme apprenne la tolérance, même si pour cela il faut forcer les choses...
Vous l'aurez compris en prenant connaissance du postulat de départ, ce livre est là pour dénoncer et nous faire réagir. On voit vite la thématique de base, l'égalité quel que soit son orientation sexuelle. Mais le livre est loin d’être centré sur ce thème, on y parle de l'économie mondiale, de la corruption, de la main-mise des puissants sur le destin des masses, et bien d'autres choses.
« En matière de finances internationales, la Banque mondiale, le FMI et Goldman Sachs, pour ne citer qu'eux, ne sont pas moins immoraux que les petits tyrans et leurs acolytes. »
Ayerdhal sait mettre le doigt là ou ça fait mal. Dans cette période économiquement chahutée où notre degré de tolérance envers les exactions des politiques est mis à mal, il nous rappelle que la nature humaine est souvent absurde. On tape facilement sur les minorités mais on hésite à "bousculer" les puissants...
Pour en revenir au livre lui-même, aborder autant de thèmes d'actualités aurait rapidement pu devenir ennuyeux mais l'auteur arrive à nous accrocher grâce à une histoire habile et attachante .
Côté personnages, il y a de quoi faire. Peut-être même trop ? Il y en a beaucoup, ce qui permet d’éclater les points de vue mais rend parfois l'ensemble un peu confus. J'ai particulièrement aimé les personnages atypique que sont Pilar, Andréa et Jean No.
Pour conclure, Rainbow warriors est un livre au suspens habilement dosé et à l'impertinence acide. Rajoutez-y une pincée d'humour et vous obtiendrez un thriller efficace.
Note : 7,5/10