Rapports de forces par Brice B
Faire du porno gay sur papier n'a rien de facile, et pourtant Benjamin Schneid -un pseudonyme, m'aurait-on dit- s'en tire admirablement bien pour la troisième fois de suite.
Rapports de force est un peu plus pervers et bien plus viril que les deux précédents ouvrages. On y retrouve les thématiques chères à l'auteur, dont le détournement d'hétérosexuels, fantasme universel de tous les pédés de la planète, et les mecs "loup blessé". Rajoutez-y un peu de castagne, des petits bad boys hétéros en jogging qui n'assument leur homosexualité qu'à des fins orgasmiques, et un zest -minime- de romantisme, et vous avez cerné le bouquin.
Evidemment sur le plan sexuel, c'est efficace, comme l'atteste la boîte de Kleenex à côté du lit, désormais un peu plus légère, et du coup j'envisage difficilement la lecture de Rapports de force ailleurs que chez soi. J'avais d'ailleurs beaucoup souffert en lisant "La Tentation" au travail, cachant difficilement une érection quasi-permanente.
Rapports de forces reste donc un bouquin très cul, réservé à un public au moins averti, sinon pédé, qui comme ses deux prédécesseurs mélange admirablement bien fantasmes sexuels et qualité d'écriture.