A la fin de l'été un doctorant en bio chimie, le seul noir dans ses cercles professionnels et personnels, doute de son avenir et souffre d'un profond malaise.
Certainement mon expérience littéraire la plus marquante de 2020, Real Life est un ouvrage qui traite de l'extrême brutalité du quotidien. Par le portrait d'un personnage sensible qui tente tant bien que mal de se protéger du monde, Brandon Taylor détaille avec précision le monde universitaire avec ses peurs, les dynamiques pernicieuses du racisme, les cruautés entre amis ou encore la sexualité et son jeu avec les blessures du passé.
L'ecriture qui me rappelle Mavis Gallant est impeccable, se permet des détours dans le Southern Gothic et dans des effets comiques saisissants et douloureux.
Carelessness, voilà le thème si il faut en trouver un. Imposer sa négligence aux autres, conquérir une insensibilité pour soi, les différentes attitudes narcissiques et condescendantes qui sont déployées au quotidien par chacuns sont au coeur du livre, autant comme des boucliers que comme des armes.