Dies irae...

Tandis que le premier tome de la saga, la planète aux vents de folie, narrait l'écrasement d'un vaisseau de colonisation sur la planète inconnue qu'était Ténébreuse, ce second tome raconte comment les descendants de ces premiers arrivants ont développé une société féodale singulière. Oscillant entre moyen-âge, sélection génétique et pouvoirs psychiques latents plus ou moins puissants, Reine des orages nous invite à suivre le destin de Dorilys, jeune héritière d'un domaine puissant mais également d'un laran électrique, pouvoir familial spécifique présent en elle à un niveau inédit.

Si ce personnage s'avère d'un intérêt remarquable, il ne l'est pas moins qu'Allart, Renata, Donal ou Cassandra, protagonistes attachants dont les destinées sont bouleversées par les ambitions, l'amour et le pouvoir. L'univers élaboré par Marion Zimmer Bradley fourmille de bonne idées, que ce soit dans l'usage des pouvoirs de chacun, des luttes d'influence, de la quête de maîtrise de soi et de ses capacités. La question de la place de la femme demeure centrale : doit-elle se résoudre à demeurer une matrice destinée à transmettre certains pouvoirs à des lignées spécifiques par des mariages arrangés ? Doit-elle au contraire affirmer son droit à l'amour choisi et au sacrifice consenti ? Autant de questionnements captivants qui sont illustrés dans ce récit de fort belle manière.

Tandis que le lecteur s'enfonce dans cette narration habilement tissée, les nuages ne cessent de s'accumuler au-dessus des têtes des protagonistes et les événements s'annoncent électriques...