Reset

Une chose est sûre, il n'y aura pas de replay en ce qui concerne la lecture de ce roman, qui aurait pu être écrit par mon fils de 6 ans tellement il est truffé d'erreurs grotesques, qui ont pour effet de couper totalement l'immersion, de manière récurrente.

Pour commencer, dès les premiers chapitres, mon cerveau bug sur la temporalité, puisque notre super héroïne Loïs se lève en retard, à, je cite, "dix heure dix", se prépare en 10min, file au travail, papote avec un collègue, rédige un article à son bureau, et, fière d'elle et soulagée, le boucle et l'envoie dans les temps, c'est-à-dire à, je cite, "dix heures et deux minutes". Y aurait pas comme un hic là ? Ce livre a-t-il été relu avant édition ?!?

Ensuite, une très mauvaise gestion du point de vue narratif rend la lecture douloureuse. On passe du point de vue interne d'un personnage à celui d'un autre dans la même phrase, le personnage focus devenant "une grande femme élégante" 3 mots plus tard, ce qui fait que régulièrement revient la question "mais de qui parle-t-on ?".

Sans parler de la narration à la première personne (point de vue interne +++) qui par magie devient omnisciente : "en partant, je ne vois pas son sourire dans mon dos" (ben si tu l'as pas vu, comment se fait-il que t'en parle, connasse?!).

Et je ne vous parle même pas des piteuses tentatives pour tenter de varier un peu les manières de désigner les personnages, l'affreux Tristan étant tantôt "Tristan", tantôt "Danton" (son patronyme, CQFD), même lorsqu'il s'agit de désigner les 2 personnages d'une même scène que sont Tristan (Danton) et son frère Ben (Danton aussi, donc)...

Bref, erreurs narratives grossières d'auteur low cost.

Si encore l'intrigue relevait un peu le niveau, mais même pas. Sous prétexte que nous sommes en 2054, toutes les aberrations technologiques que l'on croisent seraient rendues possibles par ce saut dans le futur. Ainsi nous nous retrouvons avec des sorties audio dans les détecteurs de fumée et des micros dans nos bouilloires. Of course.

Les personnages sont pitoyables, Loïs en tête (qui continue à se pâmer d'amour pour celui qui l'a violée et brutalisée, juste parce qu'il a 3 muscles et des cheveux gominés, avant de brutalement s'apercevoir qu'en vrai de vrai, elle aime depuis toujours son bon "pote" geek à lunettes négligé, mais so cute et lui aussi, bien sûr, éperdu d'amour pour elle depuis toujours), avec bien sûr, continuons dans le cliché, les gentils d'un côté, contre les vilains méchants de l'autre.

Quant à la scène de dénouement... énorme LOL, tous les personnages se retrouvent on ne sait trop comment sur la "scène de crime" initiale, même le vieux psy qui a eu droit à 4 pauvres lignes de dialogue au début du livre (je ne sais toujours pas à quoi il aura servi d'ailleurs, y compris dans la scène finale), l'héroïne transperçant virtuellement le méchant au sabre avant d'être sauvée (comment?) IRL par son beau geek à lunettes négligé, avec qui elle partira ensuite en vacances et à qui elle apprendra qu'il n'y a rien de mieux que la vraie vie ("regarde, écoute, sens") et que le virtuel peut aller se faire cuire un œuf. Tellement poétique, j'en ai la larme à l’œil.

Plus jamais ça, pitié.

Le pire, c'est que je vois qu'Elena Sender n'en est pas à son coup d'essai...

Reset !