Un petit requin qui m'a tant plu. L'histoire fatale du contre réservoir de Grosbois.
Je dois avouer tout d'abord le manque d'objectivité évident qui va suivre. Et des petits spoilers, tout petits.
C'est un livre qui parle de choix, d’absence de choix, de destin, de mort et du temps. Ca parle de la vie en gros, mais pas grossièrement.
Bertrand Belin est un artiste, chanteur, musicien, poète-à-ses-heures et maintenant romancier, si il faut tenter de le catégoriser, que j'ai découvert par le plus grand des hasards et qui m'a instantanément tapé dans l'oreille. Les quinze jours qui ont précédé ma rencontre avec Belin n'apporteraient aucun éclairage sur les circonstances de cette rencontre. Je suis, par hasard, tombé sur un ami qui m'a dit qu'il allait voir Ludo à l'IRCAM. Ludo c'est un pote guitariste et il accompagnait une ex chanteuse punk, Julie B Bonnie, à l'IRCAM, pour une émission d'Arte radio et c'était gratuit. Je vais voir Ludo à l'IRCAM, qu'il m'a dit, il accompagne Julie B Bonnie à la guitare. C'est gratuit, a t'il ajouté, et y'aura Belin en seconde partie. Qui ? Je lui dit. Belin qu'il me répond. Bon. Belin. J'avais rien de mieux à faire de toute façon et l'IRCAM est un lieu qu'il faut fréquenter au moins une fois. Nul signe d'une quelconque destinée dans les deux semaines précédents ma rencontre avec Belin, pas plus de causalité que d'ordinaire. La même suite d'activités aurait tout aussi bien pu me conduire à acheter un chien, briser un tabou familial ou me brûler une cuisse.
Belin est un formidable artiste sur scène, doté d'un jeu jambe et de guitare entraînant et d'un humour pince sans rire qu'il ne se lasse pas de nous soumettre, entre ou pendant ses chansons, à travers des envolées répétitives et absurdes, jouant avec les mots et leurs sonorités jusqu'à leur faire perdre leur sens et les notre et leur en trouver un nouveau. La vision de ses textes et improvisations sont parfois si appuyés que j'ai bien cru voir cette voiture dans un resto près de la plage ou ce point qui grandit pour devenir un énergumène allant se battre avec un de ses congénère. En tout cas j'en ai un souvenir précis.
Alors quand j'ai appris que Bertrand Belin sortait un bouquin, et bien je l'ai acheté. Je l'ai acheté et je l'ai lu. Je l'ai lu et je vous invite vous aussi à le lire.
Je vous invite aussi écouter le lien d'Arte Radio, Cachalot. Il s'agit d'un texte lu par Belin qu'il reprendra en partie pour son livre.
"La dernière fois qu'on nage,
Une chose est sure,
Me dit toujours Peggy,
On ne le sait pas.
Ou wo ou wo ou wo."
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