N'ayant pas lu le roman à succès Kim Jiyoung, née en 1982 de cette auteure, j'ai commencé la lecture sans point de comparaison avec son travail antérieur, mais avec l'espoir de passer un bon moment. Espoir un peu douché au final. Pourtant, ça démarre plutôt bien. Le décor planté est intéressant. On est dans une ville devenue un Etat grâce à sa richesse. Au sein de ce micro-état, il y a différentes classes de citoyens (du déjà-vu, mais c'est propice pour parler d'injustices sociales). Et le gouvernement est une nébuleuse non démocratique dont on ne voit jamais que le porte-parole, et encore, pas souvent. Là aussi, c'est du déjà-vu, mais ça reste intéressant.
Le personnage principal fait bien entendu partie des rejetés. Elle vit avec son frère dans une résidence (SAHA) qui est le lieu de concentration des moins que rien de la cité-état. Un jour, son frère s'enfuit après avoir découvert le corps sans vie de sa petite amie à côté de lui. Il sent qu'on va l'accuser à coup sûr. C'est là que commence le récit;
J'imaginais me trouver dans un thriller dystopique, mais l'auteure a voulu en faire bien plus que ça. Et c'est là que ça devient difficile à suivre, au plus on s'approche de la fin, assez délirante. Ca vire tellement à l'absurde que j'ai pratiquement décroché. Peut-être n'étais-je pas dans les bonnes dispositions pour saisir toutes les dimensions du récit, c'est possible. Mais en règle générale, en bon citoyen du Plat Pays, le bizarre ne me déroute pas. En conclusion, malgré la création d'un univers particulier et intéressant, avec des personnages bien croqués, le récit s'embrouille en tirant vers une forme d'absurde... trop absurde de mon point de vue.