Plus le temps de rêver. Fini le bonheur passé. Fini l’insouciance frivole. Quand il arrive à Irun où il espère rejoindre sa famille, Aïta trouve la maison vide. Tous les occupants de la maisonnée ont quitté précipitamment les lieux, abandonnant un gâteau de riz sur la table. Informé par une voisine, le père finit par retrouver tous les siens à Hendaye, pour s'organiser une nouvelle vie.........
Léonor de Récondo nous plonge en 1936,en pleine guerre civile Espagnole. Elle nous raconte l'histoire d'une famille espagnole, unie, vivant en parfaite harmonie, exilée en France. Le Pays Basque vient de tomber au mains des franquistes. On assiste à l'exode des Républicains. Civils et militaires fuient vers la France. La mort et l'angoisse se côtoient en permanence.
Ce livre passionnant est un véritable coup de cœur. On devient le témoin de ce huit clos. On s'attache à tous les personnages dont le passé est complètement déraciné. On est bousculé par l'émotion en prenant conscience qu'ils sont poussés par la volonté farouche de rester dignes. Ce petit bijou est facile à lire. Vous pouvez glisser dans votre valise, si vous partez en vacances.
L'harmonie qui règne au sein de cette famille nous montre encore combien l’amour d’un parent est primordial pour le développement personnel, émotionnel et psychologique d’un enfant.les liens familiaux sont primordiaux dans notre construction et que ces liens ne doivent en aucun cas être détruits.
Les années passent. Les gens oublient ou tentent d'oublier. Vraisemblablement, l'auteur se refuse à oublier Ceux qui ignorent les circonstances atroces dans lesquelles des milliers de républicains ont quitté leur pays pour connaître l'exil en France ne pourront plus en dire autant. Quant aux acteurs, eux qui ont vécu ces heures de douleur ne peuvent pas oublier, l'épouvantable vision de ces journées tragiques.
En lisant cette fiction sur fond historique, on ne peut s'empêcher de penser à tous ces descendants républicains qui n'ont pas connu un grand oncle parce qu'il a été fusillé au combat et dont on n'a jamais retrouvé le corps. On ne peut s'empêcher de se souvenir d'une grand-mère, ou d'un grand-père qui au soir de sa vie,vous regarde, droit dans les yeux et croit reconnaître en vous ce frère mort à la guerre civile d'Espagne en 1939.
A lire absolument.