Rien dans les poches par Nanash
Encore un bouquin américain, encore une descente aux enfers, encore des perversions et des addictions. Après Easton Ellis (Moins que zéro & Suites impériales) que je n'ai pas aimé, et Hubert Selby (Le démon) que j'ai adoré, comment s'en sort-il Dan Fante ?
Le héros (l'auteur en fait dans ce récit autobiographique) alcoolique et autodestructeur, se rend en Californie au chevet de son père malade, auquel il ne reste que quelques jours à vivre. Il se mure dans un déni de la mort de ce père qu'il a perdu il y a bien longtemps, et reporte son affection sur le chien de celui-ci aussi malade et difficile à vivre que lui.
Là commence le récit de quelques jours de dépravations extrêmes, et franchement dégueulasses. Là commence également ma peine à lire ce bouquin, c'est trop, trop malsain, trop horrible. Alors oui, la fin est belle et émouvante, les deux dernières "scènes" là où il accepte la situation et donne un tournant à sa vie sont vraiment bien et nous rabiboche avec le début. Mais le début c'était 120 pages (sur 160), et c'est beaucoup.
Au concours du plus dégueulasse il est devant les autres, mais s'il n'a pas la classe de Selby, loin de là, c'est quand même mieux que du Brett Easton Ellis ...
Le style est agréable à lire, direct sans en faire trop, mais ça ne suffit pas à sauver l'ensemble. 5/10 malgré les très bonnes 40 dernières pages.