Rituel de chair par Queenie
Charlie est seul et solitaire. Divorcé depuis des années, critique gastronomique pour le MARIA, sorte de routard, il parcourt les Etats-Unis de motel en diner. Mais cette fois, c'est différent. Il a avec lui son fils de 15 ans, Martin. Ils se connaissent à peine, et les voilà à vivre constamment l'un avec l'autre pendant 15 jours.
C'est déjà complexe et la relation n'est pas évidente, mais tout se complique encore plus lorsque Charlie entend parler d'un restaurant gastronomique trèès réservé : Le Reposoir. Sorte de club où personne ne peut entrer.
Étrangement, ça vire à l'obsession pour lui.
Parallèlement son fils s'éloigne de plus en plus de lui... et semble en contact avec une sorte de gnome mystérieux qui les suit partout.
Et tout bascule lorsque Martin disparaît... et qu'il semble avoir rejoint la Secte des Célestins qui tient ce restaurant très particulier qu'est Le Reposoir.
Charlie va alors tout faire pour récupérer son fils.
Graham Masterton va coller aux semelles de Charlie... et le lecteur va donc apprendre petit à petit toutes les horreurs qui entourent les Célestins. Les disparitions d'enfants depuis des années, les gens hauts placés et les forces de l'ordre qui les protègent, les gens qui se convertissent, et les opposants qui sont éliminés d'une façon ou d'une autre.
Une aventure qui mène Charlie, et quelques personnes qu'il croise sur son chemin, à lutter contre des gens qui sont d'une cruauté mystique effrayante.
Évidemment, Masterton ne se gêne pas pour faire profiter de son talent pour décrire avec une précision qui peut mettre à mal les estomacs les plus fragiles. C'est sanglant à souhait.
Ambiance malsaine et fanatique.
On passe d'une demeure où le bois craque, et où des odeurs âcres de chair humaine agressent les narines, à des lieux de cultes, sourires béats aux lèvres et illuminations divines, pour finir dans l'eau marécageuse du bayou et de sombres histoires de dieux vaudous.
Un roman qui, finalement, si ce n'est les descriptions bien en chair, a tout d'un thriller : un justicier poursuit des gros méchants pas beaux, pour sauver son fils innocents... et pourquoi pas le monde. Il lui arrive plein de malheurs, d'obstacles. Il s'endurcit, devient courageux, et rencontre une jolie poulette en chemin.
Bref, ça foisonne de clichés du genre, mais ça fonctionne comme un divertissement. Et on ne lui en demande pas plus. Et il n'en suggère pas plus.
Masterton sait poser ses ambiances, on a l'impression d'être complètement immergé dans son histoire, et même si on sait plus ou moins comment ça va finir, on a envie de savoir Comment. Et on tourne les pages.