Rivage des intouchables par glen
« Rivage des intouchables » a reçu le Grand Prix de la SF Française en 1991.
Je dois vous avouer que je suis bien embêté pour vous parler de ce livre. D’ailleurs je ne suis pas sûr qu’on puisse vraiment parler de roman. C’est écrit intégralement au présent dans un style qui se rapproche plus de la poésie que du roman.
Sur la lointaine planète Erda-Rann, les humains ont dû muter pour survivre à sa géographie particulière. Les uns sont devenus « Gurdes », habitant un désert chaud, tandis que les autres, les « yrvènes » ont choisit de vivre dans la Loumka, mer semi consciente qui entoure le désert.
Les uns se sont couverts d’écailles et refuse le contact avec l’élément liquide (même pour l’alimentation), ils sont logiques, calculateurs. Quand aux Yrvènes, leur peau caoutchouteuse est teintée de pigments et ne se nourrissent que d’éléments liquide.
La guerre entre les deux espèces fut longue et sanglante.
Le roman commence une dizaine d’année après ce conflit. Bien qu’il soit terminé, la « Loi d’Instinct » proscrit tout contact physique entre les deux espèces. Pourtant un jeune Gurde et un jeune Yrvène vont transgresser cette loi. Comme tout les autres qui osent se toucher ils vont être appelés « Transvers », puis « Trancrit » quand l’un se fait greffer les écailles de l’autre en échange de ses pigments.
Une vie de parias, puis de communauté, un rêve de liberté, d’ouverture des consciences et des tolérances. Et vint la maladie, qui ne touche que les transcrits, les reléguant au rang de parias qu’il faut abattre et isoler pour éviter la contagion aux « honnêtes citoyens ».
Ce roman peut être lu comme une métaphore sur les années SIDA (il a été écrit à la fin des années 80), c’est, en tout cas, une ode à la tolérance ou un pamphlet contre la connerie humaine…
Même si la narration est très particulière (narrateur omniscient, écriture à la troisième personne) ce bouquin reste agréable à lire, et son message passe sans problème (il est vrai que l’auteur ne fait que nous renvoyer notre image et celle de nos fameuses sociétés « évoluées »)