Mississippi bleeding

Je suis sans doute un peu sévère avec ma note mais j’étais tellement contente de terminer un bouquin que j’ai été déçue du résultat. Ce qui est vraiment très bien dans Riverdream c’est son ambiance et ses personnages. Le style de George R.R. Martin est à ce titre très agréable car extrêmement visuel. On se projette tout de suite à bord de ces gros rafiots à aubes sur le Mississipi, c’est très prenant.
Son cap’tain Marsh est, lui, un personnage génial, à la fois bourru et pétri d’un rêve de gosse, celui de battre à la course un bateau rival. Son acolyte surprenant, en la personne de Joshua, est lui aussi vraiment intéressant. Il représente un nouveau point de vue sur le mythe du vampire, loin du mort-vivant. Cela ajoute une sous lecture appréciable de lutte des « races », renvoyant à l’esclavage pratiqué à l’époque du livre.

En revanche, et c’est vraiment sur ce point que le bât blesse, je n’ai pas vraiment accroché à l’intrigue. J’ai trouvé qu’il ne se passait finalement pas grand-chose en plus de 400 pages et le personnage du vilain méchant Damon Julian est, à mon sens, un poil ridicule. Tout le passage de fin ressemble à de la vieille série Z version bouquin. C’est vraiment dommage car il y avait un potentiel incroyable avec une telle ambiance et de tels personnages. Il n’y a quasiment aucune surprise et le trop plein de personnages secondaires (visiblement c’est ce que l’auteur apprécie) dilue pas mal l’émotion et l’attachement du lecteur. A part Billy l’Aigre, aucun autre personnage en dehors du duo principal ne tire son épingle du jeu.
Heureusement, l’épilogue est magnifique et parvient, en trois pages, à effacer un peu le niveau quelque peu inégal des derniers chapitres. De là à dire que j’ai envie de commencer GOT, il n’y a qu’un pas !