"Le mariage est une greffe ; cela prend bien ou mal."
Eh bien là, cela ne prend pas. Je m'explique.
Premièrement, faisons un petit point sur la composition du livre. Divisé en 3 parties, on passe d'un personnage à un autre, puis aux deux réunis. Nous rencontrons d'abord Sophie Duguet, jolie trentenaire qui perd gentiment la tête : elle perd ses clés, elle égard des cadeaux d'anniversaire, oublie où elle gare sa voiture et j'en passe. Jusque-là rien de grave me direz-vous, cela arrive à beaucoup de personnes, moi la première. Mais pour notre héroïne, ces oublis vont devenir de plus en plus fréquents et de plus en plus importants. Et… Comment dire ? Elle devient un peu une espèce d’Attila le Hun : là où elle passe, les gens trépassent. Bref, je vous passe les détails et passons à notre deuxième protagoniste, Frantz. Cette partie est rédigée sous forme de journal avec lequel on se rend clairement compte que notre Franzi est un beau psychopathe. En effet, on comprend très vite le rôle qu’il a dans les malheurs de Sophie. Pour finir, la 3ème partie réunis les deux personnages avec un coup de théâtre un poil exagéré selon moi.
Dit comme cela, l’histoire donne plutôt envie, non ? Eh bien, cela était sans compter sur la psychologie des personnages. Non vraiment, Sophie n’a aucun fond. Elle se permet quand même d’aller boire un café après avoir découvert le corps d’un petit garçon qu’elle aurait « supposément » tué, cela ne choque que moi ? Les cadavres s’entassent autour d’elle, et pourtant, on ne la sent pas spécialement atteinte. Et puis la perversité manipulatrice de Frantz manque cruellement de crédibilité. Toute l’histoire est exagérée, on devine très facilement la suite et cela est très désagréable. De plus, on a l’impression que Lemaitre ne vas pas jusqu’au bout de ses idées, comme si une certaine pudeur le retenait. Ce qui manque à ce livre, c’est une psychologie crédible et non stéréotypée des personnages.
Bref, c’est une histoire cousue de fils blancs, à se demandé si le titre a été choisi pour cela..
Keatonne