Un ravissant cale-fenêtre.
S'il y a bien un bouquin que j'ai fini en me disant "Nom d'une pipe, si un torchon pareil peut être édité, pourquoi pas ma prose?", c'est bien ce roman.
Robert des noms propres est une formidable accumulation de tous les clichés les plus vus et re-vus de la littérature (attention, je spoile): à commencer par l'héroïne, Plectrude, qui a un nom à se rouler par terre en hurlant (Non mais, honnêtement...). Évidemment, Plectrude subit toute la misère du monde: sa mère tue son père, puis se suicide en prison, Plectrude devient anorexique, est rejetée par sa mère adoptive, puis tente de se suicider en sautant d'un pont (si mes souvenirs sont exacts, parce que mine de rien, j'ai lu le roman il y a quelques années et ne compte pas le rouvrir de sitôt). C'est pas de bol pour elle, parce que Plectrude c'est quand même un canon de première, super-intelligente, au bord du génie, qui danse comme une reine, est l'incarnation-même de la Perfection et tutti quanti, enfin quelqu'un comme vous et moi en somme; sauf qu'au moment précis où elle s' apprête à mettre fin à ses jours, un mec beau comme un dieu et gentil et intelligent quoiqu'un peu niais, qui se révèle être son amour d'enfance, lui révèle son désir profond pour sa petite personne. Et ils se marièrent et eurent plein d'enfants aux noms à coucher dehors et... Excusez-moi, je m'absente quelques instants, j'ai besoin de vomir un peu de guimauve aux couleurs de l'arc-en-ciel.
S'ajoute à ça une écriture rébarbative, simpliste, fade. J'avais l'impression de lire la rédaction d'une gamine un peu gnan-gnan de primaire. Bon alors c'est court, ça se lit vite, mais alors qu'est-ce que c'est chiant... Le pire roman d'Amélie Nothomb à mes yeux.