Roi par effraction par nathdesdo

« Dans toute l’histoire il est peu d’exemples d’une ascension aussi fulgurante et d’une chute aussi complète que la sienne. (…) Sa vie trace une courbe élégante et dissymétrique, une parabole imparfaite et qui se précipite à la fin. »

Dans ce roman historique, François Garde retrace le destin hors norme de Joachim Murat (1767-1815). Fils d’un aubergiste du Quercy, il est devenu, sous Napoléon, maréchal et grand amiral de France, grand aigle de la Légion d’honneur et roi de Naples, avant d’être réduit à « vous n’êtes … rien, Monsieur. »

Six chapitres, les six derniers jours de Murat, nous transportent dans le temps et dans la grande épopée napoléonienne en une cavalcade de batailles, de victoires puis de défaites et de déroutes.

Récit d’un effondrement, qu’il soit militaire ou personnel, la tragédie se noue autour du triangle qui a enchaîné Bonaparte, Murat et Caroline, sœur cadette du premier et épouse du second.

Murat, connu pour son incroyable vaillance et sa folle intrépidité au combat, passera aussi sa vie en quête de la reconnaissance de Napoléon. Mais, il a oublié que « jamais Bonaparte ne s’est considéré comme redevable de quoi que ce soit envers quiconque ». Ce dernier restera « muet sur ses succès, sévère sur la moindre de ses erreurs » et certes, le fera roi, « mais un roi tenu en laisse », un « roi par effraction », sans autonomie de décision ni marge de manœuvre.

Il n’est rien sans son beau-frère et « devoir tout à la faveur impériale, c’est ne pas exister. » A la veille de sa mort, Murat pensait-il que sa vie n’avait été qu’une mascarade ?

François Garde nous livre un récit rythmé d’un pan de l’Histoire et d’un personnage connu et méconnu. C’est la découverte de cette dernière part, plus intime, qui m’a passionnée, avec la compréhension des ressorts profonds de la destinée de Murat, de ses doutes, quêtes et failles.