Le premier Roth, en attendant une meilleure pléiade

Rassemble les principaux textes de Roth écrits entre 59 et 77. Achat intéressant en terme de prix et de volume, si on le compare aux éditions poche qui ne reviennent guère moins cher mis bout à bout, et qui encombrent la bibliothèque. Le grand Portnoy et son complexe et le début de David Kepesh. L'édition est de qualité, mais l'apparat critique est clairement dispensable. Il apporte essentiellement un éclairage sur la culture américaine et juive-américaine, traduit les mots de yiddish... Comme si la découverte de cette culture était l'horizon des romans de Roth, ou comme si ces textes étaient moins compréhensibles sans cet éclairage. Ce n'est pas le cas, et je crois justement que Roth a construit son oeuvre en cultivant cette étrangeté goy/juif (et donc une complicité avec le lecteur juif), cet hermétisme même, voire une certaine irréconciliation. La narration va dans ce sens. Les notes ne sont pas suffisamment étayées pour être vraiment intéressantes, certaines sont même dignes d'une édition scolaire (quand on nous explique ce qu'est le football américain...) Alors comme souvent dans la Pléiade, ça sent le marketing. A avoir dans sa bibliothèque en dépit de.

PretiumAmoris
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le 15 févr. 2024

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