J'ai pour habitude que lorsqu'un volume des Anales du Disque Monde ne soit pas disponible à la bibliothèque, de passer au suivant en attendant qu'il se libère. Après tout, mis à part quand c'est spécialement spécifié, chaque volume est indépendant les uns des autres et je me suis dit que c'était pas trop grave si je lisais le volume 28 avant le 27. Sauf que j'ai appris en cours de lecture (vers la page 30) qu'en fait, si, parce qu'elle mettait en place la communauté des procrastinateurs
J'ai décidé de continuer de lire le roman, en me disant que je vais me contenter de dire que c'est une histoire de voyage dans le temps, Samuel Vimaire revenant à une époque où le Guet de Ankh Morpork n'était pas si sophistiqué (et qu'il n'employait pas des êtres magiques) et ça fonctionne plutôt bien. On y voit quelques personnages dans leur jeunesse (Planteur, Colon, le patricien) mais l'intérêt n'est pas là.
L'intérêt c'est surtout de raconter une parodie des révolutions populaires du XVIII et XIXe siècle avec des barricades façon Commune de Paris (il y a aussi des relents de la conspiration des poudres et des différentes conspirations de Londres. La source est bien évidemment Les Misérables, avec un jeune Chicard jouant le rôle de Gavroche, même si on sent que Pratchett pioche dans plein d'oeuvres différentes. La carte en fin de volume fait ressembler quand même Ankh Morpork pas mal au vieux Londres.
Pour le coup, c'est un livre du Disque Monde plus "sérieux" que les autres : on sent que Pratchett a utilisé le voyage dans le temps comme bon moyen de faire une pause, un temps, dans sa parodie de monde fantastique. Vimaire, doit, comme à son habitude, être le seul homme censé au milieu du bazar ambiant, et pour le coup, c'est moins parce que les autres personnages sont foncièrement stupides ou lunaires, mais plus parce qu'ils sont obtus, inhumain ou en train d'intriguer pour leur propre compte.
Mais ça n'en rend que le livre plus passionnant, notamment tout le début où Vimaire doit reprendre pied dans ce nouvel univers, se faire passer pour un sergent du nom de Jean Quille et essayer de s'éduquer lui-même. Comme souvent, j'ai un peu de mal avec l'enchaînement d'événements de la fin, même si, chose rare dans le disque-monde, elle offre pas mal de morts et pas forcément du côté des salauds.